«Le diplôme attribué par l'école n'a aucun statut dans la direction de l'emploi». Aussitôt les vacances de printemps achevées, les étudiants de l'ENS reviennent à la charge pour boycotter les examens en cours et entamer une grève de la faim à partir d'hier. C'est ce qu'a été décidé, hier, à l'issue d'une assemblée générale qui a regroupé 2000 étudiants à l'école de Kouba. Cette réaction musclée se veut une réponse logique au silence de l'administration après et malgré 27 jours de grève. Ainsi, à titre de rappel, les étudiants de l'ENS ont entamé, du 9 au 25 mars, un mouvement de protestation pour faire aboutir leurs revendications. Celles-ci portent essentiellement sur la classification du diplôme dans la fonction publique ainsi que sur les contrats d'affectation. Dans ce sens, un étudiant indique que «le diplôme attribué par l'école n'a aucun statut dans la direction de l'emploi». Son collègue ajoute que les étudiants demandent d'avoir une affectation juste après la fin des études. Sur ce point, les étudiants soulève le problème du service national qui entrave l'obtention de l'affectation. Cette dernière étant soumise à un certificat de dégagement du service national, plusieurs diplômés se trouvent au chômage après 4 ans d'études. Les protestataires souhaitent travailler une année ou deux puis accomplir leur devoir national. Une autre revendication est étalée par les étudiants qui recommandent d'échelonner leur statut. D'ailleurs, les ministères de l'Education et de l'Enseignement supérieur ont, lors de la réunion des 14 et 15 mars, reconnu la légitimité des revendications en signifiant aux grévistes qu'un projet sur l'échelon est élaboré par la tutelle. Une réponse jugée en deçà des attentes des étudiants qui demandent du concret et non des promesses. Pour faire pression sur l'administration, des sit-in sont prévus à l'intérieur de l'école.