A l'issue du sommet afro-américain de Philadelphie, le Président Bouteflika s'est rendu hier à Washington, venant de Houston, Texas, où il avait rencontré des cadres supérieurs de l'administration américaine. Stephan Hayes, président du Corporate Council on Africa (CCA) estime que «les Etats-Unis et l'Algérie mènent le même combat, non seulement contre le terrorisme, qui est un effet, mais aussi contre ses causes». Quant à Joseph Pitts, congressman de Pennsylvanie: «On ne peut pas ignorer l'effort de l'Algérie pour éradiquer le terrorisme, malgré le soutien que ce dernier avait trouvé à l'étranger», écorchant au passage les capitales européennes, dont la presse ne rate aucune occasion pour rappeler que Ben Laden et les taliban sont une création américaine. Le Président de la République a été accueilli avec beaucoup de reconnaissance par les hommes d'affaires et la classe politique américaine, pour ses positions tranchées, qui le distinguent des autres dirigeants arabes et musulmans. Son entrevue avec le président Bush, aujourd'hui, la seconde en moins de six mois, sera décisive pour la mise en place d'un processus de redéploiement de l'Algérie en vue d'intégrer la mondialisation autrement que par la lorgnette européenne, et plus particulièrement française. La coopération, dans ses aspects civils et militaires, sera à l'ordre du jour, ainsi que la situation mondiale. Bouteflika pourra ainsi aborder avec Bush, et de vive voix, la vision algérienne quant à la manière d'éradiquer les racines du terrorisme mondial. Une vision que partage déjà l'ancien ambassadeur des Etats-Unis à l'ONU. Quant aux retombées de ce voyage, dont certains milieux nient la nécessité, elles sont à évaluer auprès de la centaine d'hommes d'affaires algériens qui faisaient partie de la délégation, pour la partie économique. Les aspects politiques se manifestent déjà, ne serait-ce qu'au niveau des négociations que mène l'Algérie avec l'UE, l'OMC, le G8, l'OTAN... La dimension africaine de l'action de Bouteflika ne doit pas non plus être négligée. Il reste l'un des cinq porte-parole de la nouvelle initiative pour l'Afrique.