Le score très faible enregistré par le candidat Benflis a amené certains de ses partisans à revoir leur position. Les mouhafadhas d'Alger survivront-elles au séisme politique du 8 avril ? La capitale, un champ politiquement acquis au FLN de Benflis, est vraisemblablement sur le point de passer dans le camp de Belkhadem et consorts. Des informations concordantes font état d'une hémorragie de plus en plus palpable au sein de l'ex-parti unique. Alger n'est pas à l'abri de ce retournement de veste. Dans ce sens, l'on apprend que les alliés d'hier de Benflis comptent déserter ce camp et rallier les redresseurs. Ces derniers ne s'arrêtent pas à ce stade, ils sont allés plus loin, en exigeant la démission de Benflis. «Le parti n'est pas divisé, et notre mouhafadha restera fidèle à la ligne politique tracée par son secrétaire général M.Ali Benflis», nous déclare néanmoins le mouhafedh de Sidi-M'hamed. Très gêné par les informations rapportées par la presse, faisant état de défection dans les rangs de Benflis, le mouhafadh en question les qualifient cependant de «simples spéculations colportées par des cercles occultes», avant de clore la discussion : «Je n'ai aucune autre déclaration à faire.» Une déclaration qui résume l'état d'esprit de l'ensemble des mounhafadhas du FLN de la capitale. L'ensemble des mouhafedhs que nous avons essayé de contacter, hier, étaient paradoxalement aux abonnés absents. Mais il n'est un secret pour personne que le score très faible enregistré par le candidat Benflis a amené les plus proches de ses fidèles et collaborateurs à réviser sérieusement leurs calculs. Ce constat nous a été fait par le chef du groupe parlementaire du FLN, M.Mekhalif. «C'est l'avenir du parti qui prime. Ce n'est plus une question de personne mais de principe et de ligne politique. Nous n'avons pas défendu Benflis, mais le SG du FLN», soutient ce dernier. Une position qui en dit long sur la crise que traverse le FLN de Benflis. C'est la raison pour laquelle le candidat à la présidentielle a décidé de convoquer une session extraordinaire de son comité central. Benflis réussira t-il à préserver les rangs de ses militants? De son côté, le mouvement de redressement, selon ses chefs de file, est décidé au lendemain du scrutin de récupérer le parti.