Bouteflika est annoncé à Constantine pour le 16 avril prochain. Nul doute que sa visite et l'état d'euphorie qui règne au sein du mouvement de redressement vont exacerber des rivalités, les rancoeurs et les retournements de veste. Les lendemains d'un échec ne sont pas seulement tristes. Ils sont toujours porteurs de résignation. Et ce ne sont certainement pas les partisans de Benflis à Constantine qui vont prouver le contraire. Déjà bien avant le scrutin du 8 avril, le FLN et après la scission qui a fini par opposer redresseurs et pro-Benflis, est entré de plain-pied dans une période de grande tourmente. La campagne électorale a, par la suite, exacerbé les ressentiments des uns et des autres et a même maintenu une sorte de suspense, quant à l'issue du bras de fer entre les partisans de Bouteflika et ceux de Benflis. La victoire de Bouteflika a fait le reste. A la mouhafadha de Constantine, l'atmosphère est lourde et quelques militants qui semblent rester fidèles à Benflis sont gagnés par la démobilisation. L'échec cuisant subi par leur leader ne représente pas, cependant, pour eux la mort du FLN. Ils sont par contre, très sceptiques, quant à l'avenir politique de Benflis. Hier et avant-hier, ils donnaient la nette impression d'avoir été abandonnés à leur sort. Ils ne font cas d'aucune directive ou orientation. Ils attendent. Certains d'entre eux pensent que Benflis a eu tort de privilégier le «combat médiatique» au combat politique. Cette attitude pourrait, selon eux, pousser de nombreux militants à rallier le mouvement des redresseurs, et il n'est pas à écarter que dans les prochains jours, des cadres importants vont joindre le camp de Belkhadem, ici même à Constantine pour l‘heure, c'est le «wait and see». Dans tout les cas de figure, la visite aujourd'hui, à Constantine, de Saïd Barkat porteur d'une lettre de Bouteflika destinée à la population de la capitale de l'Est, nous renseignera peut-être sur certains mouvements de coulisses. Dans le même contexte, le bruit court déjà que le chef de l'Etat pourrait effectuer une visite, la dixième à Constantine à l'occasion de Yaoum El-Ilm, le 16 avril prochain. Ce jour-là, on saura bien si le président de l'APC de Constantine, Bouhouche, le président de l'APW et les autres cadres du FLN résisteront à l'état d'euphorie qui règne dans le camp des redresseurs. Bien avant, de nombreux députés n'ont pas hésité à basculer dans le camp des redresseurs. Dans ce même contexte, des sources bien informées, nous ont confirmé que des querelles bruyantes sont signalées entre redresseurs et pro-Benflis, à l'APW, donnant ainsi, le signal aux élus locaux et aux militants de base.