Chargé de l'enquête sur l'assassinat des moines de Tibhirine, le juge français devra, notamment, réitérer sa demande d'exhumation des têtes des religieux pour autopsie. Chargé, au mois de mai 1996, du dossier de l'assassinat des sept moines de Tibhirine, le juge d'instruction du pôle antiterroriste de Paris, Marc Trévidic, est depuis hier à Alger pour une courte visite, apprend-on de source bien informée. Il rencontrera des responsables de la justice pour discuter d'une série de questions, étroitement liées à l'enquête qu'il mène sur l'assassinat des moines, notamment sa demande d'exhumation des têtes des sept religieux pour une expertise médicolégale, et l'audition d'une vingtaine de personnes, parmi lesquelles des officiers supérieurs des services de renseignement et d'anciens terroristes. Une commission rogatoire internationale, faisant état des mêmes demandes, avait été délivrée aux autorités judiciaires algériennes en décembre 2011. Le juge français avait estimé nécessaire non seulement d'entendre toutes les personnes citées par d'ex-militaires ayant déserté les rangs de l'armée durant les années du terrorisme pour s'installer dans des pays européens, mais aussi les déclarations d'un haut responsable qui était en poste à l'ambassade de France à Alger durant les faits, faisant état d'une bavure militaire. Raison pour laquelle une autopsie des crânes est, pour le juge, nécessaire. La venue de M. Trévidic est donc importante dans la mesure où elle lui «permettra de prendre attache directement avec ses interlocuteurs algériens, de déterminer avec eux ce qui est réalisable et ce qui relève de la souveraineté d'un Etat, afin de lui permettre après, dans une autre visite, de se déplacer sur les lieux et d'entendre les témoins retenus d'un commun accord», explique notre source.