El Oued est considérée comme un lieu fertile pour les groupes armés et les trafiquants de drogue La wilaya d'El Oued, surnommée la ville aux Mille Coupoles, est située au sud-est de l'Algérie, à 620 km au sud-est d'Alger et à 260 km au nord-est de Ouargla. D'une superficie de 77 km2 cette ville partage ses frontières Est avec la Tunisie. Elle est considérée comme un lieu fertile pour les groupes armés et les trafiquants de drogue et c'est via ses frontières que transitent les armes en provenance de la Libye. Des centaines de jeunes, notamment des étudiants, avaient choisi le chemin des maquis, beaucoup ont rejoint l'Irak, plus récemment, certains sont partis pour la Syrie. L'énigme a aussitôt été décryptée par les services de sécurité. Des liens étroits sont tissés avec les salafo-wahhabites de l'Arabie Saoudite. Ces derniers estiment que des sources sécuritaires hantent cette ville où ils ont réussi à imposer leur influence. Selon des informations en possession des services de sécurité, les leaders de ce mouvement prévoient un recrutement massif d'autres jeunes pour les transférer au Yémen via la Tunisie. Le but est de les former pour combattre les " Houtiyine ", pour leur appartenance à la mouvance chiite. D'aucuns n'ignorent aujourd'hui que l'Arabie Saoudite finance le terrorisme dans le Monde arabe. D'ailleurs, l'ex -directeur du renseignement intérieur français Bernard Squarcini le confirme dans son livre Renseignements français: les nouveaux enjeux. Il souligne que «le chef du renseignement saoudien, Bandar ben Sultan ben Abdelaziz al-Saoud, finance les groupes extrémistes dans le Monde arabe...». Il s'agit des groupes terroristes ayant prêté allégeance à l'organisation criminelle Al Qaîda. Ils sont principalement financés et pris en charge par le prince Bandar ben Sultan. L'écrivain ne cache pas son inquiétude quant au retour de ces milliers de recrues dont beaucoup sont parties depuis l'Europe pour aller, notamment faire ce qu'ils appellent le djihad en Syrie, en Libye, en Egypte, au Liban et en Afrique du Nord. Le rôle des Saoudiens dans le financement et l'entraînement des groupes armés n'est plus à prouver et se distingue soulignent plusieurs sites Internet, «par leur habilité à semer la haine dans le Monde arabo-musulman et à détruire la famille musulmane. Alliés de l'entité sioniste Israël, ils sont le contraire du message de l'Islam». L'Algérie qui est engagé dans une lutte continue contre ces groupes a déjà pris des mesures pour freiner la machine à tuer et maintient ses troupes sécuritaires tous corps confondus en alerte maximale. Ces nouvelles donnes interviennent au moment où des informations font état d'une campagne de recrutement au profit des groupes terroristes d'Al Nosra en Syrie depuis l'Algérie. A ce propos le quotidien arabophone El Biled souligne que des jeunes âgés entre 21 et 26 ans ont été recrutés par un commerçant. Ils sont originaires d'Alger, de Boumerdès, M'sila et Ghardaïa. Plusieurs d'entre eux, après des investigations intenses ont été arrêtés. Malgré toutes les tentatives de mobiliser des jeunes Algériens à rejoindre les groupes armés, rares sont ceux qui cèdent à la tentation. Ils sont particulièrement vulnérables sur le plan psychologique, d'un niveau d'instruction modeste et issus de quartiers populaires. Ils tissent des liens amicaux avec certains ressortissants syriens. Comme rapporté dans nos précédentes éditions, les nouvelles recrues doivent transiter par la Turquie avant de connaître leur destination finale. Jusqu'à présent, l'Algérie fait preuve d'une grande vigilance et a réussi à porter des coups fatals à Al Qaîda, en réduisant son champ d'activité et sa mobilisation. Adoptant une stratégie basée sur l'exploitation du renseignement, tout en usant de sa longue expérience contre ce phénomène transnational, elle a pu démanteler plusieurs réseaux de recrutement. Mais aussi à faire avorter les tentatives multiples visant à déstabiliser le pays. C'est dire que les forces de sécurité sont déterminées à mener leur mission contre le terrorisme peu importe le temps et les moyens.