Alors que l'enseignement de la langue amazighe ne cesse de régresser ces dernières années, de nouveaux ouvrages sont consacrés aux meilleurs voies et moyens de le pratiquer. De la pédagogie de projet et de l'enseignement de la langue amazighe en Kabylie est un ouvrage de recherche-action et de recherche pratique en pédagogie qui vient d'être publié aux Editions de l'Odyssée (Tizi Ouzou). Composé d'une vingtaine de contributions; quatorze en français et six en tamazight, cet ouvrage est l'oeuvre de 17 enseignants et chercheurs d'Algérie et de France, sous la coordination de Nasserdine Aït Ouali, docteur en littérature française de l'Université Paris VIII. Les deux premières parties sont consacrées aux contextes de ces recherches et aux dimensions théoriques de la pédagogie de projet avec, notamment un «tableau» de l'enseignement de tamazight en Algérie que dresse Yahia Bellil, enseignant de tamazight à Béjaïa et doctorant en sciences de l'éducation à l'Université Paris VIII, et une contribution d'Annie Couëdel, maître de conférences en sciences de l'éducation (Université Paris VIII), à travers l'exposition de quelques dimensions de plus de trente années de recherches en pédagogie de projet et acquisition des langues (français) à l'Université Paris VIII. Sahra Idoughi, doctorante en sciences du langage dans la même université, qui prépare une thèse sur la pédagogie de projet et l'enseignement du français en Algérie, a contribué avec une recherche sur les dimensions théoriques de la pédagogie de projet dans l'enseignement des langues. Dans la troisième partie, on retrouve des contributions rendant compte de recherches-actions sur la pédagogie de projet et ses rapports avec l'innovation pédagogique. Djamal Arezki, inspecteur de l'enseignement du français au primaire à Bouira s'est intéressé aux programmes scolaires officiels. Yahia Bellil s'est penché sur l'émancipation. Ali Bekhti, enseignant de tamazight et doctorant en sciences de l'éducation, Université Paris VIII, Noura Aït Amraoui, enseignante de tamazight au primaire à Béjaïa pour la formation de formateurs et Djamila Mimèche, enseignante, Dlca, Université de Tizi Ouzou se sont respectivement étalés sur l'évolution des représentations, l'enseignement de tamazight à un public arabophone. La dernière partie est dédiée à la recherche pratique en pédagogie de projet dans quelques axes comme les TIC (Hocine Moula, enseignant de tamazight au primaire à Tizi Ouzou et Ibrahim Benhamouche, enseignant de tamazight au collège à Béjaïa), la littérature (Ramdane Lasheb, enseignant de tamazight au collège à Tizi Ouzou, Ferroudja Hannat et Nadia Zeboudj enseignantes de tamazight au primaire à Béjaïa), pour l'environnement (Soraya Iskounen, enseignante de tamazight au collège à Béjaïa et Tahar Aïssi, enseignant de tamazight au primaire à Béjaïa et doctorant en sciences de l'éducation à l'Université Paris VIII) ou l'écriture (Samia Belaïd, enseignante de tamazight au collège à Tizi Ouzou). A côté des recherches en classes de tamazight du primaire et du secondaire, il y a une contribution d'Ali Bekhti sur la pédagogie de projet et les apprentissages et une autre de Nicole Blondeau (maître de conférences en sciences de l'éducation, Université Paris VIII) et Annie Couëdel qui a déjà été publiée dans une revue (Les Irraiductibles n°7, Université Paris VIII, 2005) et qui a pour sujet la pédagogie de projet et l'acquisition du français. Les participants à cet ouvrage ont tous pratiqué la pédagogie de projet et viennent de l'enseignement primaire, secondaire ou supérieur. Ce livre suscitera sans doute la curiosité des enseignants de langues et des étudiants en langues et lettres qui se destinent à l'enseignement ainsi que les chercheurs en linguistique, pédagogie ou didactique des langues.