Rapport aux langues natives et enseignement du français en Algérie est le titre du premier essai du chercheur algérien établi à Paris, Amirouche Chelli. Cet ouvrage a été publié dernièrement en France aux éditions Publibook. Le contenu du livre est en harmonie avec le contexte de sa sortie. Plusieurs spécialistes remettent en cause le système d'arabisation de tous les programmes pédagogiques sans une réelle réflexion et anticipation. Cela a engendré des résultats négatifs sur le niveau de nos élèves, de nos étudiants et de nos enseignants, toutes spécialités confondues. L'autre point reliant cet essai à l'actualité nationale est le 31e anniversaire du Printemps berbère et la question de l'enseignement du tamazight. L'auteur, étudiant doctorant à l'université Paris VIII, décortique la question de l'inutilisation des langues maternelles en Algérie (tamazight avec ses différents dialectes et l'arabe populaire) dans les systèmes d'apprentissage, au profit de l'«arabe classique, quasiment non pratiqué en Algérie», et du français. «Problèmes identitaires ou apprentissage difficile sont autant de conséquences dues à ce modèle dépassé et manifestement en décalage avec la notion de pédagogie moderne», juge le fils des Ath Ouaguenoun. Cet essai soulève un véritable problème, à la fois sociologique et politique. A travers un raisonnement bien structuré et en faisant usage de ses 20 ans d'expérience en tant qu'enseignant de langue française à Tizi Ouzou, A. Chelli propose des solutions réfléchies et pratiques qui permettraient aux langues maternelles de trouver leur place dans l'enseignement algérien et d'améliorer l'apprentissage des langues étrangères comme le français. Des propositions très intéressantes, inspirées de modèles existants ayant d'ores et déjà fait leurs preuves. Le chercheur fonde ses solutions sur la méthode de didactique convergente dont il est spécialiste. Amirouche Chelli Rapport aux langues natives et enseignement du français en Algérie Editions Publibook. 234 pages-25€ TTC