La proximité avec cet important rendez-vous au poste de l'investiture suprême n'a suscité ni débat électoral, encore moins la mise en exergue de programmes électoraux. Une atmosphère des plus insipides et ternes marque la scène politique à quelques semaines de la convocation du corps électoral et à un peu plus de quatre mois du scrutin présidentiel. La proximité avec cet important rendez-vous au poste de l'investiture suprême, n'a suscité ni débat électoral, encore moins la mise en exergue de programmes électoraux. La seule polémique perceptible est faite autour du 4e mandat pour l'actuel locataire du Palais d'El-Mouradia. Les partisans d'un mandat supplémentaire au profit du chef de l' Etat, déjà de plain-pied dans la campagne électorale, ne semblent pas chauds pour rééditer le même mécanisme et la même logistique d'antan, à savoir une nouvelle alliance présidentielle pour accompagner l'administration dans la gestion et la supervision de cette élection. La coalition de soutien indéfectible au président de la République (FLN-RND) qui devrait être renforcée par le TAJ et le MPA et par une myriade de micro-partis, ainsi que des organisations satellites et comités de soutiens patchwork, n'est pas assez entonnée, voire pas du tout par le discours de changement dans la continuité servi sans cesse. Le porte-parole du RND, a fait observer avant-hier, que la coalition présidentielle sera peut-être envisagée en citant dans ce sens la nouvelle position du FLN sur ce sujet, exprimée par la voix de son nouveau porte-parole. Laquelle position du reste a infligé un démenti flagrant aux déclarations de Saâdani, selon lesquelles Bouteflika briguerait un 4e mandat au nom du FLN. Said Bouhedja de son côté, désigné par Amar Saâdani comme porte-parole du vieux parti, a souligné que le retrait du MSP n'a eu aucun incident sur la coalition présidentielle, qui reste officiellement en marche pour la seule raison que cette institution n'est pas encore dissoute notamment concernant le duo (FLN-RND). Y a-t-il des contacts sérieux pour reconstruire cette alliance qui fait figure d'une coquille vide? Le coordinateur de l'Ouest du parti de Saâdani, s'est contenté de dire que les contacts avec le RND, restent pour l'instant, timides et anodins. Les déclarations de ce nouveau porte-parole du parti majoritaire, dénotent que les négociations en vue de réactiver cette coalition sont en arrêt pour ne pas dire inexistants. Mieux encore, il désapprouve les déclarations de son secrétaire général, en indiquant que «de par son aura, son influence et la dimension de sa stature et sa personnalité, le président de la République, ne pourra que se présenter en candidat libre en léguant autour de lui plusieurs formations politiques». Quid de l'affirmation donnant Bouteflika candidat d'un seul parti, en l'occurrence le FLN? «On n'est pas la seule formation à avoir annoncé cela, puisque Amar Ghoul l' a fait de même», argumente-t-il. A titre de rappel, le président de TAJ a annoncé récemment à Tipaza que Bouteflika est le candidat de son parti, point à la ligne! Et pas question de s'aligner dernière le FLN. Ceci dit, il semble bien que l'initiative, la première du genre ayant convenu à l'amorce des consultations entre le parti de Amar Ghoul et Saâdani, est tombée à l'eau. D'ores et déjà, le FLN dont «le programme d'action pour la mobilisation électorale est à ses dernières retouches», selon Bouhadja, veut mener la campagne en solo. En tout état de cause, ces rivalités entre les partis et parties de la constellation et orbite présidentielles cachent mal leur embarras par rapport au retard accusé par le feu vert devant venir d'en haut pour enclencher le branle-bas de combat, selon plusieurs observateurs. Sur fond d'un statu quo, marqué par le monopole sur la décision politique et l'absence de l'autonomie relative des sous-systèmes politiques, l'attentisme ligote toute la classe politique. Cela d'une part, de l'autre, un conglomérat de partis n'affiche en réalité aucun engagement relatif à la course à la succession. Alors que, dans la perspective du 4e mandat, les institutions directement concernées par l'élection, dont le gouvernement, ont été remaniées à dessein, les partis du pôle qui se dit d'opposition, ne sont qu'au stade de la formulation de revendications conditionnant leur participation à la prochaine échéance électorale.