Suite à la rencontre d'hier, la délégation estudiantine s'est montrée plutôt déçue. Une délégation, composée d'étudiants de l'ENS de Kouba, de Bouzaréah et de Constantine, a été reçue, hier, par le secrétaire général du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique sans, toutefois, parvenir à une solution concrète. Ainsi, le représentant de la tutelle, tout en affichant sa disponibilité à prendre en charge les doléances des grévistes, précise qu'aucun document ne sera signé pour le moment alors que le remaniement ministériel s'annonce pour les prochains jours. En perspective, le responsable du ministère invite les étudiants pour une rencontre le 28 avril où les décrets ministériels seront signés par le futur ministre. D'après la délégation des étudiants, la tutelle a reconnu la légitimité de leurs revendications mais la conjoncture actuelle qui débouche sur une nouvelle équipe exécutive, a fait que le ministre n'est plus habilité à signer un quelconque accord. Cela dit, la grève enclenchée à l'ENS de Kouba il y a plus d'un mois, commence à faire tache d'huile en raison du silence de la tutelle. En effet, la grogne est en train de contaminer l'école de Bouzaréah ainsi que celles de Constantine et d'Oran. Les mêmes revendications sont portées par 10.000 étudiants. Ce mouvement de protestation se distingue par ses revendications qui sont essentiellement d'ordre pédagogique. Elles consistent, en substance, à la catégorisation du diplôme dans la Fonction publique, la mise en place d'un système d'échelons et l'enrichissement du contrat d'affectation. Ces écoles qui accueillent la crème des bacheliers, dispensent des programmes poussés et très chargés. Ainsi, l'un des étudiants rencontrés hier, révèle que pas moins de 30 heures sont dispensées par semaine. Pour accéder à ces établissements, il est exigé une moyenne minimale au bac de l'ordre de 11 sur 20. La spécificité de ces écoles nécessite une collaboration forte entre les ministères de l'Enseignement supérieur et de l'Education. Le premier en sa qualité de tutelle de tous les bacheliers, le second en tant qu'employeur de ces diplômés. Suite à la rencontre d'hier, la délégation s'est montrée plutôt déçue mais ne cache pas son espoir de trouver une solution définitive lors du rendez-vous prévu. A partir d'aujourd'hui, des assemblées générales seront organisées dans toutes les écoles concernées pour décider de la poursuite ou non de la protestation.