Les panneaux attendent toujours les futurs candidats L'un des faits nouveaux de cette présidentielle 2014, c'est l'entrée en course d'hommes d'affaires algériens vivant en Europe et qui ont un seul rêve: devenir président de l'Algérie. Qu'est-ce qui fait courir ces candidats à la présidentielle 2014, bardés de diplômes et fortunés qui possèdent parfois la double nationalité? Ils vivent à l'étranger et espèrent être à la tête de ce pays un jour. Pour la plupart, ils n'ont connu ni la période pétrolière faste de Boumediene, ni la crise économique de Chadli, ni la montée de l'ex-Fis et encore moins la décennie noire ou les menaces terroristes, mais espèrent profiter de la manne financière et de la position géopolitique de l'Algérie de 2014. C'est un peu le cas de Ali Benouari qui revient au pays après un exil de plus de 25 ans et qui aspire à devenir le futur président de l'Algérie. Né en Algérie en 1951, Ali Benouari était responsable de la trésorerie de changes et des marchés financiers à la Banque Centrale d'Algérie. En 1981, il est recruté par de grands organismes: Groupe Al Saudi Banque à Paris et à Genève, puis Société Générale à Genève. Cette position d'expert international en finances le propulse en 1991, comme ministre des Finances dans le gouvernement de Sid-Ahmed Ghozali. Un mois après la démission de Chadli Bendjedid le 11 janvier 1992, Benouari quitte le pouvoir et est remplacé à son poste par Ahmed Benbitour, un autre candidat annoncé à la présidentielle de 2014. A son retour à Genève où il dirige Ecofinance S.A, il décroche sa nationalité suisse en 2000. Malgré son succès en économie, c'est en politique qu'il veut réellement percer. Il s'engage alors dans des associations: La Fondation Luc Montagnier en 2008, Présidence de l'Union des Maghrébins de Suisse et de l'Association DiverCité et enfin en 2013 président du Parti radical de Cologny, une commune de Genève. En 13 ans, Ali Benouari s'est présenté à trois élections en Suisse. Mais aujourd'hui, il veut se présenter en Algérie et annonce sa candidature le 1er novembre dans une interview à La Tribune de Genève. Mais pour arriver à El Mouradia, il doit renoncer à son passeport suisse, car la Constitution est claire: l'article 73 du chapitre 1 relatif à l'éligibilité d'un candidat à la présidence algérienne stipule: «Pour être éligible à la Présidence de la République, le candidat doit jouir «uniquement» de la nationalité algérienne d'origine» et attester de la nationalité algérienne du conjoint.» C'est en tout cas ce qu'a fait un autre candidat algérien possédant la double nationalité Rachid Nekkaz. Ce dernier a remis son passeport français le 25 octobre dernier pour être éligible à l'élection présidentielle algérienne. Jusque-là connu en Algérie à travers ses actions spectaculaires et médiatiques pour la défense de la liberté de culte et le droit au port du niqab en France, Rachid Nekkaz avec son look de chanteur des années 1980, se présente comme le «Candidat de la Jeunesse et du Changement à la présidentielle algérienne de 2014». Comme Benouari, il a participé à des élections politiques en dehors des frontières algériennes. Il a participé notamment en France aux municipales de 2008, législatives 2007 et 2013 et présidentielles 2007 et 2012. Originaire d'un quartier populaire du Val-de-Marne, né de parents algériens installés en France, Rachid Nekkaz a suivi des études d'histoire et de philosophie à la Sorbonne où il a obtenu une maîtrise. Il a fait fortune grâce à la «création de site Internet», puis se serait reconverti dans l'immobilier. Il serait marié à une Franco-Canadienne, ce qui le rendrait automatiquement inéligible pour l'élection présidentielle de 2014. Mais pour se rapprocher des Algériens, il n'hésite pas à faire le tour des plateaux de télé des chaînes privées algériennes: Dzair TV et Djazairia TV où il a même chanté l'hymne national Qassaman pour faire crédible. Enfin, le troisième candidat algérien, issu du milieu des affaires et installé en Europe à se présenter cette semaine à l'élection présidentielle algérienne, c'est Kamal Benkoussa, un ex-trader installé à Londres. Né en France, cet économiste de 41 ans, aux allures de Golden boy a présenté officiellement son programme lors d'une conférence de presse à l'hôtel El Djazaïr à Alger. Il affirme à cette occasion «être héritier de l'esprit de Novembre 54, et que sa candidature s'inscrit dans la continuité du combat des hommes et des femmes qui ont défendu nos libertés». Mais en dépit de leur fortune et de leur expérience de managers Kamel Benkoussa, Ali Benouari et Rachid Nekkaz réussiront-ils à s'imposer sur le terrain politique algérien, en décrochant les 60.000 signatures nécessaires pour être candidat? Une entreprise difficile quand on sait qu'ils ne bénéficient pas du soutien médiatique local et de l'appui des partis politiques nationaux pour arriver à leur destination tracée: El Mouradia.