La majorité des députés confirment leur adhésion à la démarche d'Ali Benflis. Le secrétaire général du parti FLN, Ali Benflis «est déterminé, nous a-t-on dit hier, à maintenir le cap» sur la réunion extraordinaire du comité central prévue lundi prochain au grand désappointement du chef de file des redresseurs et ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem. Ce dernier soutient mordicus que la rencontre n'aura pas lieu et affirme à qui veut l'entendre qu'il n'est pas près de reconnaître celle-ci pourtant légale du point de vue statutaire. La seule grande inquiétude pour Ali Benflis demeure le «nombre» de militants élus qui seront présents lors de cette session extraordinaire. En effet, le candidat malheureux à l'élection présidentielle redoute avant tout une «sérieuse désaffection» des membres du comité central laquelle ne manquera pas de poser un sérieux problème d'ordre organique à Benflis si le quorum n'est pas atteint. Dans ce cas précis, ajoute-t-on encore, le secrétaire général du FLN doit impérativement procéder, et dans les meilleurs délais, à l'installation d'un «comité de sages» composé de figures emblématiques du parti pour désamorcer la crise et éventuellement rapprocher les différents «points de vue». La question est de savoir qui fera partie de ce comité sachant que des figures de proue ont quitté ou démissionné de cette formation à l'image de Hamrouche, Ghozali, Abdelhamid Mehri ou encore Taleb El Ibrahimi. Qu'adviendra-t-il alors du devenir du parti et de l'avenir de son leader qui sont constamment soumis à un feu nourri de critiques les plus acerbes? Cela dit, le numéro 1 du parti reste concentré sur les préparatifs de la session extraordinaire du comité central du 7e congrès faisant fi des attaques verbales ou des «calculs insensés» de ses adversaires politiques. Les multiples pressions et les intimidations exercées par les différents cercles opposés au FLN pro-Benflis sur les députés et les responsables de structures militantes du parti n'ont pas réussi à fléchir totalement la tendance qui continue à se regrouper autour de Benflis. Les 9 députés de Tizi Ouzou réunis jeudi dernier ont à l'unanimité réitéré leur soutien à Ali Benflis au moment où un intense travail de sape est entrepris par Mustapaha Khodja, un des éléments les plus en vue du mouvement des redresseurs dans cette wilaya. Dans la foulée, les députés du FLN de l'ensemble des wilayas du pays qui se sont rencontrés durant ce week-end pour se déterminer par rapport aux attaques et au chant des sirènes dont ils font l'objet ces derniers jours, ne se sont pas encore totalement démarqués de la position de leur secrétaire général. Selon les informations en notre possession, la majorité des députés confirment leur adhésion à la démarche d'Ali Benflis, de même qu'elle a décidé de faire bloc autour du président de l'APN, Karim Younès. Sur un autre registre, le secrétaire général de l'Unja, Abdelaziz Belaïd, un proche de Benflis, continue de subir les foudres de la justice puisqu' il comparaîtra aujourd'hui devant le tribunal d'Alger à la suite de la plainte déposée par les «redresseurs» de ce mouvement de jeunes rallié au cercle présidentiel. Le recours à la justice concerne uniquement la récupération des locaux de cette organisation dont le siège est situé à la rue Dr Sâadane. L'ancien premier ministre, Mouloud Hamrouche, dont l'analyse politique sur les différents évènements fait mouche, vient à son tour d'apporter une «caution morale» à Ali Benflis en soutenant cette démarche de réunir le comité central du parti issu du 7e congrès. Selon toujours Hamrouche, le retour à l'avant-dernier congrès trouve sa légitimité dans les textes du parti qui stipule que l'instance intermédiaire, c'est-à-dire le comité central, demeure le seul lieu par excellence où se débat l'avenir du parti. Les initiateurs du mouvement de redressement qui ont réussi à travers une décision de justice à faire invalider le dernier congrès qui a plébiscité Benflis, effectuent à leur tour un forcing démesuré pour espérer réunir les assises du 8e congrès. Légalement, ces derniers sont, eux aussi, tenus de se référer à cette instance élue entre deux congrès, s'ils ne veulent rééditer le même scénario, lequel scénario a été reproché à Benflis.