Développement L?ère Benflis, marquée par la volonté de l?ex-parti unique de se libérer de toute tutelle, prend fin. Comme prévu, Ali Benflis a démissionné, hier, lundi, de son poste de secrétaire général du FLN à l?occasion de la session extraordinaire du comité central issu du 7e congrès. Les membres du bureau politique ont fait de même, alors que le comité central issu du 7e congrès, l?instance souveraine entre deux congrès, a accepté de poursuivre la gestion des affaires courantes du parti et de préparer le 8e congrès. Reste à savoir maintenant si le mouvement de redressement acceptera de collaborer avec cette instance pour «rétablir l?ordre» dans la maison FLN. Fort du succès, le 8 avril dernier, de Abdelaziz Bouteflika qu?il a soutenu, le mouvement présidé par Abdelaziz Belkhadem semble en très bonne position pour faire passer ses choix et ses orientations. Il ne sera pas étonnant d?ailleurs s?il décide de se passer des services du comité central du FLN pour préparer le congrès «rassembleur» qui se tiendra «avant le 5 juillet» selon l?un de ses animateurs, en l?occurrence Mohammed Seghir Kara. Cela dit, la démission de Benflis de son poste à tout l?air d?être «une remise des clefs du FLN» aux redresseurs qui ont déjà récupéré plusieurs sièges de kasma et de mouhafada à travers le territoire national. Pour le commun des observateurs, le FLN, c?est désormais le mouvement de redressement. Ainsi, l?ère Benflis, marquée par la volonté de l?ex-parti unique de se libérer de toute tutelle, prend fin. C?est que la future direction du parti sera acquise au président de la République en ce sens qu?elle sera issue du mouvement de redressement qui a affiché son soutien à Abdelaziz Bouteflika. Le FLN ferme donc la parenthèse ouverte par Benflis et rouvre celle qui a longtemps été la sienne : «Un parti du pouvoir.» La question qui se pose à présent est de savoir comment les dirigeants et les députés, qui sont restés fidèles à Benflis jusqu?au bout, agiront avec les derniers développements intervenus sur la scène politique. Rentreront-ils dans les rangs où préféreront-ils jeter l?éponge ? Incontestablement, c?est le président de l?APN, Karim Younès, un fidèle parmi les fidèles du désormais ex-secrétaire du FLN qui se trouve confronté au plus délicat des choix : accepter d?aller jusqu?au bout de son mandat, et encourir ainsi à l?APN le risque de dissolution, ou démissionner ?