Les élections présidentielle et législatives à Madagascar, organisées vendredi, ont été «libres, crédibles et démocratiques», a annoncé hier la chef de la mission des observateurs de l'Union européenne, Maria Muniz de Urquiza. «D'après les paramètres et la méthodologie de l'Union européenne, les élections ont été libres, crédibles et démocratiques, mais c'est une constatation à la date d'aujourd'hui. Le processus n'est pas fini: on doit attendre la fin du comptage des voix et la remontée des résultats», a-t-elle déclaré. La responsable européenne a qualifié le processus électoral de «très digne» jusqu'à présent, relevant qu'il s'était déroulé «dans le calme et sans incident grave». «Peu de dysfonctionnements ont été signalés lors de la journée électorale (vendredi), malgré la complexité du double scrutin» présidentiel et législatif, a noté Mme Muniz de Urquiza, une députée européenne (socialiste) espagnole, qui a peu ou prou les mêmes conclusions que les autres missions d'observation déployées dans la Grande Ile. Alors que les camps des deux candidats à la présidentielle, et notamment celui de Robinson Jean Louis, qui défend les couleurs de l'ancien président Marc Ravalomanana, dénoncent des fraudes, Maria Muniz de Urquiza appelle au calme. «Sur les soupçons de fraude, nous sommes conscients qu'il y a des rumeurs et des bruits, mais (...) nous n'avons pas relevé de cas de fraude», a-t-elle indiqué. «Je ne peux pas me prononcer sur ce que nous n'avons pas observé», a-t-elle poursuivi diplomatiquement, avant d'ajouter: «Nous appelons les candidats à suivre les voies légales le cas échéant». «Dans l'attente de la proclamation des résultats officiels, j'appelle les parties prenantes au processus à la retenue et au respect des procédures en cours», a déclaré Maria Muniz de Urquiza. Elle a aussi qualifié de «violation de la feuille de route» de sortie de crise à Madagascar un décret pris en août, qui autorisait Andry Rajoelina, l'homme fort de Madagascar depuis qu'il a renversé Marc Ravalomanana en 2009, à participer sous conditions à la campagne électorale malgré son devoir de réserve, et qui a été annulé mercredi soir par la Cour électorale spéciale, alors que la campagne était finie. «On doit signaler qu'il (le décret) n'a pas eu de conséquences sur le déroulement des élections», a estimé la députée européenne, reconnaissant qu' «on est préoccupés parce que ce décret peut être source de contentieux». Hier, la Commission électorale indépendante (Cenit) avait publié des résultats portant sur 2.561 bureaux de vote, sur 20.001. Sur cet échantillon non représentatif, le candidat du pouvoir en place, Hery Rajaonarimampianina, menait avec 53,93% des voix face à son adversaire Robinson Jean Louis.