Le siège du RND Contrairement au FLN, le RND ira à son congrès en rangs unis et avec un consensus sur le candidat au poste de secrétaire général. La famille RND se donne rendez-vous aujourd'hui. Le 4è congrès du Rassemblement national démocratique, qui s'ouvre ce matin à l'hôtel El Aurassi à Alger, s'annonce comme un événement capital. Bien qu'il ne véhicule aucun enjeu ou changement à la tête du parti, ce congrès intervient dans une conjoncture politique particulière marquée par la présidentielle de 2014. Une occasion offerte sur un plateau d'argent pour le parti, qui lui donne de revenir en force sur le devant de la scène politique. Affaibli par la crise interne, qui a failli le diviser, le RND a su se remettre rapidement de son malaise. D'ailleurs, cette rencontre se tient dans une ambiance sereine loin de toute tension ou crise. Contrairement au FLN, le RND ira à son congrès en rangs unis et avec un consensus dégagé d'avance sur le candidat au poste de secrétaire général. L'absence de concurrents au poste de leader du parti a simplifié la tâche pour les militants du RND. D'ailleurs, même après la démission de Ahmed Ouyahia de son poste, en janvier 2013, il n'y a pas eu de guerre de leadership pour la reconquête de la tête du parti par les responsables du mouvement de redressement mené par Yahia Guidoum et Houria Hafsi. Ce mouvement s'est presque éclipsé lors de la phase de transition assurée par le président du Sénat. Cet état d'esprit a permis au parti de sortir rapidement de la crise et maintenir sa cohésion. Le congrès d'aujourd'hui ne réserve aucune surprise. Il va juste enterrer l'épisode Ouyahia. La reconduction de M.Bensalah en tant que secrétaire général du RND a été décidée depuis plus de deux mois sans que cela ait eu des répercussions négatives ou provoqué des tensions. Ce qui est un grand pas pour le parti qui tourne ainsi la page de la crise qui l'a secoué en 2012. M.Bensalah a d'ailleurs affiché sa satisfaction quant à l'ambiance qui a imprégné la préparation de ce congrès. Présidant, dimanche dernier, la tenue de la dernière réunion de préparation du congrès, M.Bensalah a estimé que cette échéance constituera «une étape cruciale pour ancrer davantage, après une crise véritable, la présence du RND sur la scène politique nationale». Cette déclaration véhicule un message fort sur le rôle que jouera le RND lors de la présidentielle. L'élection d'un secrétaire général va permettre au parti de se redéployer pleinement pour rattraper le coup sur le terrain. Ce retour tombe au bon moment, soit à la veille de la convocation du corps électoral. Lors de ce congrès, le RND va voler la vedette à ses concurrents en essayant de les devancer sur le terrain de la présidentielle et, sans doute, sur la question du quatrième mandat. C'est la raison pour laquelle, outre l'élection du secrétaire général, le RND va, certainement, adopter une résolution de soutien à la candidature du président de la République à sa propre succession. Une résolution qui sera votée par des centaines de militants et lue par le nouveau secrétaire général du RND. Ainsi, le RND se mettra sur la même longueur d'onde que son rival FLN qui s'est prononcé lors de la dernière session de son comité central sur le soutien à un nouveau mandat du président sortant. Certes, le RND n'a jamais cessé de réitérer son soutien à l'option du quatrième mandat, mais la résolution du congrès porte plus de poids. Dans un communiqué rendu public dimanche dernier, le RND a encore confirmé son soutien au président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika pour concrétiser «le développement et la stabilité». «Le RND sera présent en force lors de la prochaine campagne électorale pour défendre ses convictions, consacrer ses idées et confirmer ses positions», indique le communiqué. L'apport du RND bouclera, donc, l'architecture électorale pour le quatrième mandat. Deuxième force politique nationale, le RND pèse beaucoup sur l'échiquier politique. Créé en 1995 dans une conjoncture particulière marquée par le passage du FLN à l'apposition, le RND a pu prendre les rênes du pouvoir en un peu de temps. Majoritaire en 1997, le parti a été à la tête du gouvernement pendant plusieurs années.