«Il est impossible d'éluder de manière radicale tous les dépassements qui ont ressurgi durant la campagne électorale.» La Commission nationale politique de la surveillance de l'élection présidentielle (Cnpsep) mise sur pied en vertu d'un décret présidentiel en date du 4 mars dernier a enregistré « des manquements et des insuffisances » dans l'accomplissement de sa mission. Son coordinateur national, M. Saïd Bouchaïr, lui-même le reconnaît. Celui-ci a été l'invité, hier, de la 8e édition du forum de l'Entv durant lequel il s'est entretenu avec un parterre de journalistes de la presse nationale au sujet des critiques dont fait l'objet la Cnpsep. A l'égard des auteurs de ces critiques, M.Bouchaïr dira d'emblée : «Il est impossible d'éluder de manière radicale tous les dépassements qui ont ressurgi durant la campagne électorale». En outre, la Cnpsep, qui au lendemain de son installation par le président de la République (Ndlr : aujourd'hui reconduit pour un second mandat), a d'abord défini, selon M.Bouchaïr, son règlement interne pour mettre dans le même moule d'une composante issue de 25 représentants de formation politique et parer ainsi à toute divergence. S'ensuit après cette procédure, l'installation des comités de la Cnpsep au niveau de toutes les localités du pays à laquelle s'ajoute la répartition temporaire des interventions des six candidats sur les médias lourds (Radio et Entv). Voilà en substance, le rôle assigné à la Cnpsep tel qu'énuméré par son coordinateur, M.Bouchaïr. Néanmoins, l'ampleur ou bien l'importance de la récente présidentielle a fait que la contestation des six candidats auprès de la Cnpsep «est une donnée permanente durant les 19 jours de campagne électorale», a affirmé son coordinateur national. M.Bouchaïr, tout en mettant l'accent sur le rôle de la Cnpsep défini par un décret présidentiel, semble tirer certaines leçons des récentes joutes électorales. Cependant il revendique l'élargissement des prérogatives d'une commission de surveillance des élections pour les années à venir. Un élargissement de prérogatives concernant notamment le chapitre 7, article 3 du décret présidentiel stipulant une interdiction pour la Cnpsep d'intervenir même si un dépassement est constaté en flagrant délit. M.Bouchaïr n'exclut pas également une même révision de loi électorale en particulier en ses points relatifs au financement des candidats durant la campagne. La Cnpsep qui, par ailleurs, a enregistré plus de 650 contestations durant la campagne électorale pour la présidentielle 2004 n'est intervenue qu'à deux reprises au cours de cette même campagne. Cela obéit à la volonté de cette commission de «laisser la campagne ouverte ainsi qu'à son souci d'éviter toute mauvaise interprétation quant à son intervention» a encore ajouté M. Bouchaïr. Enfin, le coordinateur national de la Cnpsep confirme que les membres de cette commission, en particulier ceux des comités mis en place dans les localités du pays ont assumé comme il se doit le rôle qui leur est imparti.