La Lettonie est officiellement devenue dans la nuit de mardi à mercredi le 18e membre de la zone euro, abandonnant sa devise nationale, le lats introduit en 1993 pour remplacer le rouble de l'ère soviétique. En conséquence de l'entrée du pays dans la zone euro, la banque centrale lettone, Latvijas Banka, rejoint l'Eurosystème, qui rassemble la BCE et l'ensemble des banques centrales des pays membres, et contribue désormais au budget annuel de l'institution monétaire de Francfort, à hauteur de 0,28% du budget total, soit plus de 30,5 millions d'euros. Depuis le mois d'octobre, tous les prix sont affichés en lats et en euros. Les deux monnaies vont circuler jusqu'à la mi-janvier, avant que l'euro ne se substitue complètement au lats. La Lettonie est le deuxième pays balte et le quatrième pays ex-communiste de l'Europe centrale et orientale à adopter la monnaie commune après la Slovénie en 2007, la Slovaquie en 2009 et l'Estonie en 2011. Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, a a salué mercredi, "au nom du conseil des gouverneurs de la (banque) ce nouvel élargissement de la zone euro". "La Lettonie a gagné sa place de partie intégrante de l'union économique et monétaire", a-t-il déclaré. "Grâce à ces efforts, la Lettonie entrera dans la zone euro plus forte que jamais, envoyant ainsi un message d'encouragement à d'autres pays engagés dans un processus d'ajustement économique difficile", a déclaré de son côté le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. La Lituanie devrait suivre en 2015, complétant le trio balte des anciennes républiques soviétiques dans une zone euro qui n'est pas encore tout à fait sortie d'affaire alors que cinq pays (Espagne, Chypre, Grèce, Irlande, Portugal) ont bénéficié de plans de sauvetage. Alors que certains candidats sont loin de respecter les critères requis pour rejoindre le club, d'autres, comme la Pologne et la République tchèque, voient des avantages à garder leurs monnaies nationales pendant encore un certain temps. Quant aux Lettons, ils sont nombreux à exprimer leurs craintes de devoir faire face à une flambée des prix. Selon un sondage réalisé en décembre par l'institut SKS, 25% d'entre eux approuvent le passage à l'euro et 50% sont contre. Quinze ans après le lancement de l'euro en 1999, environ 333 millions d'Européens utilisent la même monnaie.