Le gouvernement turc a procédé mardi à une nouvelle vague de purges sans précédent pour tenter de reprendre le contrôle de la police, accusée d'être aux mains de l'"Etat dans l'Etat" jugé responsable du scandale politico-financier qui l'éclabousse, rapportent les médias turcs. Trois semaines après le raid anticorruption à l'origine de la tempête qui éclabousse le sommet de l'Etat turc, le nouveau ministre de l'Intérieur Efkan Ala a signé un décret officiel qui démet de leurs fonctions pas moins de 350 policiers basés à Ankara. Dans cette liste figurent plus de 80 hauts gradés de la police de la capitale, parmi lesquels les patrons des services en charge de la lutte contre les crimes financiers, le crime organisé et la piraterie informatique, selon l'agence de presse turque Dogan. Cette nouvelle charrette vient s'ajouter aux dizaines, voire aux centaines de policiers déjà sanctionnés par le gouvernement depuis le début de cette affaire, dont le préfet de police d'Istanbul et de nombreux autres responsables provinciaux, accusés de ne pas avoir prévenu le pouvoir politique de l'enquête qui les menace. Plusieurs médias turcs évoquaient mardi matin un chiffre supérieur à 560. Outre ce nettoyage en règle de la hiérarchie policière, le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a également lancé une vaste opération de reprise en main de la justice.