Des heurts ont éclaté mercredi à Kasserine et Thala, dans le centre-ouest de la Tunisie, opposant policiers et manifestants dénonçant les inégalités sociales. Selon des médias, des dizaines de manifestants ont tenté de s'introduire de force dans le siège du parti au pouvoir Ennahda à Kasserine mais un dispositif important de la police a répliqué par des tirs de gaz lacrymogènes pour les disperser. Dans la ville de Thala, située dans la même région que Kasserine et déjà théâtre de heurts dans la nuit de mardi à mercredi, un poste de police a été attaqué mercredi et partiellement incendié par des manifestants, selon des témoins, qui assurent que les forces de l'ordre se sont retirées. La ville de Kasserine était par ailleurs paralysée par une grève mercredi à l'appel du syndicat UGTT. Ce débrayage a été organisé à une date symbolique, marquant la mort du premier habitant de Kasserine lors de la révolution de janvier 2011. Nous avons voulu en cette journée, qui marque la mort du premier martyr de la révolution à Kasserine, protester contre le sous-développement et la situation socio-économique médiocre dans notre région, a expliqué le syndicaliste Sadok Mahmoudi. Selon lui, la classe politique doit savoir que nous tenons toujours à la réalisation des objectifs de la révolution: dignité, liberté, et travail. La région de Kasserine, qui compte parmi les régions les plus défavorisées en Tunisie, était l'un des points chauds du soulèvement de fin 2010-début