M.Mikhalif, proche de Benflis, a déclaré son intention de céder son poste à l'occasion de la prochaine élection. Une centaine de députés FLN se sont réunis hier au siège de l'Assemblée nationale populaire. Une rencontre qui intervient, 48 heures après celle présidée par M.Abdelaziz Belkhadem, ayant regroupé lundi, rappelons-le, 180 députés des deux chambres du parlement. Contacté par nos soins, le chef du groupe parlementaire M.Mikhalif s'est montré très confiant. «114 députés était présents, et ensemble nous avons décidé d'enterrer la hache de guerre». Cette réunion «d'orientation» avait pour objectif primordial d' «unifier les rangs» du groupe parlementaire après une année de déchirure. «Tout est fini, ce qui nous séparait hier n'a aucune trace aujourd'hui» précise-t-il. Mikhalif faisait allusion évidemment, sans le citer, à l'ex-secrétaire général du FLN, M. Ali Benflis. «Notre travail s'inscrira désormais dans le cadre des orientations de la nouvelle direction du FLN» précise-t-il. Durant la rencontre d'hier, à laquelle ont assisté des députés «redresseurs», les élus se sont mis d'accord sur le renouvellement des structures du parti au sein de la chambre basse. «Il s'agira de réélire les représentants du parti dans les différentes commissions et principalement la désignation d'un nouveau chef du groupe parlementaire, et ce, dans un délai ne dépassant pas un mois.» A ce sujet nous avons appris que M. Mikhalif, qui est proche de Benflis, a déclaré son intention de céder son poste en ne se présentant pas à la prochaine élection. Mikhalif a-t-il agi sous la pression? Tout porte à croire que c'est le cas. En effet, contacté par nos soins, M.Bouabdellah l'un des chefs de file des redresseurs, a estimé paradoxalement que «la réunion du groupe parlementaire ne nous concerne pas, pour la simple raison qu'elle a été présidée et organisée par une personnalité qui ne représente pas le FLN». Plus incisif il ajoute: «C'est M.Nouari Tayeb, (nommé chef du groupe parlementaire des députés redresseurs) qui est habilité à prendre cette initiative». Apparemment, les redresseurs veulent calmer les esprits mais sans pour autant faire la moindre concession. La position de M. Bouabdellah amène les observateurs à s'interroger sur cette cohésion déclarée entre les deux frères ennemis. En effet, au moment où Mikhalif estime que la réunion d'hier «a été une réussite et une première démarche vers la réconciliation», M.Bouabdellah commence d'abord par contester le chiffre de 114 députés présents. Il nous apprend, par ailleurs, que «des instructions fermes ont été données à nos représentants pour s'abstenir de s'engager dans aucune démarche ni de prendre aucune décision».Concernant maintenant le sort de Karim Younès, le président de l'APN, Mikhalif nous a déclaré que les députés se sont mis d'accord sur le fait que «son poste n'est pas et ne sera pas mis aux enchères». De son côté, M.Bouabdellah a soutenu cette thèse avec cette précision. «En tant que député, nous n'avons rien contre M.Karim Younès.» Il finira tout au moins par lâcher cette phrase : «Mais nous n'avons pas oublié qu'il a été parmi les personnalités qui dit du mal de la personne du président Bouteflika et de son chef du gouvernement.» En d'autres termes, les redresseurs espèrent, sans le révéler publiquement que le chef du parlement prenne la décision de se retirer de son plein gré. 24 heure auparavant, le député redresseur Daâdoua, a mis en exergue dans une déclaration à L'Expression, qu'à aucun moment, «nous n'avons demandé le départ du président de l'APN». Le sort de Karim Younès divise-t-il le mouvement de redressement?