Passé l'euphorie de la victoire, fêtée comme il se doit dans la ville des Roses par l'ensemble des acteurs qui ont mené la campagne électorale au profit du président Abdelaziz Bouteflika, voici le temps des règlements de comptes qui fait son irruption. La première victime expiatoire toute désignée semble être le président de l'APC de Blida, M.Mellak Ali, qui avait brillé par son absence et le manque de courage politique avant et tout au long de la campagne. Le ton a été donné par le wali lui-même lorsque, contrairement à son habitude, il sort de sa réserve pour s'attaquer de front, sans les citer, à ceux qui s'étaient distingués par «leur position hostile et peu honorable», selon lui en recourant à des «méthodes viles et mesquines pour faire passer leur dessein et tenter d'induire en erreur l'opinion publique». Intervenant au cours de la cérémonie de distribution de 248 Logements au profit des citoyens sinistrés de Blida et de Boufarik, le wali a saisi cette occasion pour dire ce qu'il avait sur le coeur. «Ils ont voulu travestir la réalité, mais le peuple n'a pas été dupe et leur a administré la meilleure preuve par son choix sans ambages en optant pour le candidat le plus apte et le plus honnête», a-t-il déclaré. Tout le monde avait remarqué l'absence du président de l'APC de Blida, lors de la cérémonie de remise des clés. L'allusion à Mellak, entre autre, ne fait l'ombre d'aucun doute. Par ailleurs, l'on se dit très surpris dans l'entourage de M.Zaâf, président de la campagne électorale de Bouteflika, par le comportement de celui-ci qui s'était empressé de publier des placards publicitaires, de félicitations au Président, alors qu'il n'avait pas daigné apporter le moindre soutien. Bien au contraire, ajoutent-ils, il s'était aligné sur les pro-Benflis. Le maire de Blida se défend quant à lui, d'être fidèle comme premier magistrat de la ville à la neutralité en voulant se placer au dessus de la mêlée. Il s'était distingué en se rendant aux meetings des candidats en tant qu'invité d'honneur. Toutefois, les pro-Bouteflika ne l'entendent pas de cette oreille en dénonçant ce double jeu et en le classant tout simplement du côté des perdants. Ils s'étonnent que la ville des Roses, qui a marqué sa fidélité de façon éclatante au président Bouteflika, soit dirigée par un président qui n'a pas été de leur côté dans les moments difficiles. D'ores et déjà, ils préparent l'opération de sa destitution par les voies les plus appropriées. Le prochain président aurait été déjà choisi par le jeu de coulisse du fait des fortes pressions des élus de la coalition (RND, HMS et FLN redresseurs) qui risquent de faire basculer la balance en sa défaveur en attendant la suite.