Les militants du groupe de Gdeim Izik (camp de résistance sahraouie établi en octobre 2010 près de Laâyoune), incarcérés à la prison de Salé appellent à doter la Minurso d'un mécanisme qui lui permettrait de faire respecter les droits de l'homme. La question de la violation des droits de l'homme poursuit le pouvoir marocain comme son ombre. Cette fois-ci c'est des geôles de Salé que se sont élevées des voix de militants sahraouis injustement incarcérés pour faire entendre une revendication aussi vieille que le conflit qui oppose le Maroc au Front Polisario: doter la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental) d'un mécanisme de protection et de respect des droits de l'homme. Le groupe de Gdeim Izik le clame haut et fort et remet sur le tapis le droit du peuple sahraoui à être protégé. Il prend à témoin la communauté internationale pour qu'elle prenne enfin ses responsabilités. Le groupe de Gdeim Izik (composé de 24 militants arrêtés suite à l'assaut lancé le 8 novembre 2010 par les forces de répression marocaines contre le camp sahraoui de Gdeim Izik à Laâyoune. Ils ont écopé de peines de prison allant de 2 ans à la réclusion à perpétuité. Ils se sont appuyés sur «les appels incessants d'organisations internationales de défense des droits de l'homme et celui du Secrétaire général de l'ONU dans son dernier rapport pour la mise en oeuvre d'un mécanisme onusien de contrôle des droits de l'homme au Sahara occidental», a rapporté l'agence de presse officielle sahraouie dans une dépêche datée du 14 janvier 2014. Ils ont exprimé «leur adhésion pleine et entière aux campagnes nationale et internationale visant la protection des droits de l'homme au Sahara occidental, appelant tous les Sahraouis à déployer leurs efforts pour assurer le succès de ces campagnes initiées par la Coordination des organisations de défense des droits de l'homme au Sahara occidental» souligne l'appel des prisonniers sahraouis répercuté par Sahara Press Service. Des rapports accablants avaient été établis par HRW (Human Rights Watch), le Centre Robert Kennedy pour la justice et les droits de l'homme (RFK Center) dont une délégation avait séjourné au Sahara occidental et dans les camps de réfugiés sahraouis du 25 au 31 août 2012, le Haut Commissariat des droits de l'homme et par le rapporteur spécial de l'ONU sur la torture qui s'était rendu au Maroc et au Sahara occidental entre les 15 et 22 septembre 2012. Amnesty International avait, de son côté exhorté le roi d'Espagne, Juan Carlos, à «poser des questions» au souverain marocain sur les «abus commis dans les territoires occupés du Sahara occidental» tout en dénonçant «l'usage excessif de la force contre les Sahraouis, la torture et les restrictions sur les libertés d'expression, de réunion et d'association» à l'occasion de la visite officielle qu'il avait effectuée au Maroc les 16 et 17 juillet 2013. Le Maroc avait échappé de peu à la correctionnelle le 25 avril dernier. La proposition présentée par les Etats-Unis pour doter la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) d'un mécanisme de surveillance des droits de l'homme n'a finalement pas été retenue. Rien ne dit qu'une telle initiative soit définitivement enterrée. La résolution 2099 adoptée en avril 2013 appelle à une «solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permettrait l'autodétermination du peuple du Sahara occidental», mais insiste au contraire de celles qui l'ont précédée sur «l'importance de l'amélioration de la situation des droits de l'homme» dans les territoires du Sahara occidental occupés par le Maroc. Les cris des détenus sahraouis doivent résonner déjà dans les allées de l'Organisation des Nations unies...