Dans son rapport annuel mondial, Human Rights Watch (HRW) a mis l'accent sur la répression exercée par les forces d'occupation marocaines contre le peuple sahraoui. «Quand il s'agit des droits de l'homme, le Maroc ressemble à un vaste chantier où les autorités annoncent à grand bruit de vastes projets, mais retardent ensuite la finition des fondations», a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord de HRW. «Au Sahara occidental, les forces de sécurité ont régulièrement réprimé tout rassemblement public considéré comme hostile à la souveraineté contestée du Maroc sur ce territoire», indique le rapport de son organisation. Des observations renforcées par les manifestations violemment réprimées, ces derniers jours, par les forces de police marocaines dans plusieurs villes occupées du Sahara occidental dont la capitale El Ayoune.«Les Nations unies ne peuvent rester les bras croisés devant les scènes de violence, les blessures, le sang et les attaques répétées contre les civils sans défense dans un territoire sous sa responsabilité directe», a écrit le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, dans une lettre adressée au Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. Un fait accompli qui met sur le gril le pouvoir marocain. Et qui tombe mal ou juste à propos. Tout dépend de quel côté où l'on se trouve. Dans les deux cas, cela n'arrange en rien les affaires du Makhzen. Le document rendu public par l'Organisation internationale des droits de l'homme tombe au moment où l'envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara occidental entame une nouvelle tournée dans la région. Christopher Ross a fait escale lundi à Alger. Le nouveau rapport de Human Rights Watch qui suivra le périple du diplomate américain servira de témoin irréfutable en ce qui concerne la violation des droits de l'homme par le Maroc dans les territoires occupés du Sahara occidental. Est-ce que c'est ce qui a motivé le souverain marocain à nommer de nouveaux walis dans les villes du Sahara occidental occupé (Smara et Boujdour- El Ayoune)? Le lien n'est pas évident à faire, mais il faut reconnaître qu'il intervient dans un contexte défavorable au pouvoir marocain. La question de doter la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental d'un mécanisme de surveillance des droits de l'homme, la Minurso étant la seule instance onusienne à ne pas s'être vu attribuer une telle prérogative, sera inévitablement remise sur le tapis, à quelques trois mois de l'expiration de son mandat (le 30 avril 2014). Il faut s'attendre à ce que le Makhzen vive des moments cauchemardesques. Les rapports pleuvent et l' accablent sur cette question en particulier. Ce n ́est pourtant pas la première fois que le Royaume chérifien est ainsi épinglé par des organisations non gouvernementales. En pleines négociations entre le Maroc et le Polisario à Manhasset dans la banlieue de New York, en 2007, HRW avait déjà appelé Rabat à respecter la liberté d ́expression au Sahara occidental.«Les Sahraouis qui manifestent publiquement et de façon pacifique pour l ́indépendance du Sahara, ou simplement pour un référendum incluant cette option, subissent des harcèlements de la part de l ́administration ou de la police, voire des tortures, des emprisonnements et des jugements arbitraires» avait fait remarquer l ́organisation américaine de défense des droits de l ́homme. Rien n'a changé depuis. Mohammed VI «devrait tenir les promesses qu'il a faites en 2013 pour cesser les procès militaires de civils» a-t-elle conseillé cette fois-ci...