L'organisation internationale des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW) a dénoncé la violation continue des droits de l'homme par le Maroc au Sahara occidental en citant les procès inéquitables et les violences des forces de l'ordre réprimant les revendications du peuple sahraoui pour l'autodétermination. Dans son rapport annuel mondial sur les droits de l'homme publié mardi, cette ONG note que les tribunaux marocains ont condamné des Sahraouis à des peines de prison à la suite de ''procès inéquitables'', ajoutant que la police recourt à un ''usage excessif de la force'' pour disperser des manifestations pacifiques au Sahara occidental alors que les autorités ''ont réprimé les partisans de l'autodétermination''. 'Quand il s'agit des droits de l'homme, le Maroc ressemble à un vaste chantier où les autorités annoncent à grand bruit de vastes projets, mais retardent ensuite la finition des fondations'', a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord auprès de HRW dont le rapport critique aussi bien la violation des droits de l'homme contre les Sahraouis que les Marocains. Pour cette ONG, même les Marocains et leur société civile ne bénéficient pas de la liberté de critique et de protestation contre la politique du gouvernement marocain lorsqu'il s'agit de certains sujets tel celui de la question du Sahara occidental. Par ailleurs, HRW a tenu a rappeler que si les autorités marocaines ont coopéré avec des experts en droits de l'homme des Nations unies qui ont visité le Maroc et le Sahara occidental, elles ont, toutefois, rejeté une proposition des Etats-Unis d'élargir le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) pour y inclure le mécanisme de surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental. Cette ONG a également rappelé que les tribunaux marocains avaient condamné des accusés sahraouis sur la seule base de leurs aveux, sans enquêter sur les plaintes selon lesquelles la police a extorqué les aveux sous la torture et les mauvais traitements. En février 2013, a-t-elle poursuivi, le tribunal militaire de Rabat a condamné 25 accusés sahraouis à des peines de prison, allant pour la plupart de 20 ans à la prison à vie pour leur participation présumée à de violents affrontements dans le camp de protestation de Gdeim Izik deux ans plus tôt. Dans ce sens, HRW a soutenu que le roi Mohammed VI ''devrait tenir les promesses qu'il a faites en 2013 pour cesser les procès militaires de civils''.