Ouverture de toutes les rues du Grand-Alger, les 22, fermées à la circulation depuis maintenant 22 ans comme l'a dicté l'état d'urgence instauré lors de la décennie noire. Quand on est né dans les années 1990, et quand on a appris à marcher dans la capitale dans certaines rues seulement et non pas toutes parce qu'elles sont fermées pour cause de menace terroriste et que c'est ainsi que l'a dicté l'instauration de l'état d'urgence en 1992, l'on se demande si on le pourra un jour, dans un autre décor et loin de la menace! Ce n'est pas si simple que ça! Rien qu'à l'idée d'y penser c'est toute une rafale d'images du génocide, de la terreur, des bombes, des morts, de la guerre civile qu'a connus l'Algérie qui défileront devant vos yeux comme pour mettre en doute: connaîtrai-je la paix enfin? En effet, la commission de sécurité de la wilaya d'Alger présidée par le wali, Abelkader Zoukh, réunie avant-hier, vient d'émettre une décision qui va marquer une nouvelle étape dans l'histoire de la sécurité dans la capitale: «L'ouverture de toutes les rues, les 22, fermées à la circulation dans le Grand-Alger depuis maintenant 22 ans.» «Nous sommes en sécurité. Il faut libérer la circulation. L'ouverture de ces rues permettra plus de fluidité dans la circulation», a lâché en substance, hier, le wali d'Alger. «Il y a aujourd'hui un retour à la sécurité quand bien même on pense que le risque zéro n'existe pas», poursuit-il en marge de la visite d'inspection qu'il a effectuée conjointement avec le ministre des Transports, Amar Ghoul, hier, dans la capitale. L'instruction d'ouverture de toutes les rues fermées dans la capitale émise par la commission de sécurité de la wilaya d'Alger, réunie avant-hier à cet effet, a été envoyée à l'ensemble des présidents d'APC du Grand-Alger pour exécution «dans l'immédiat». En l'espace de vingt-quatre heures, ne soyez pas surpris de voir des rues libres à la circulation de tous. C'est le cas des rues au niveau du tribunal Abane Ramdane, l'Assemblée populaire nationale (APN), le Centre culturel français (CCF), 6e et 8e arrondissements, etc. Cependant, des résistances se sont exprimées face à cette décision du wali. C'est le cas de la rue de la Fac centrale où le recteur, M. Hedjar, s'est opposé pour des raisons qu'on ne connaît pas encore. Du côté des habitants de la capitale, les réactions ne se sont pas fait attendre à la découverte de rues longtemps fermées, enfin ouvertes. «Mon avis est mitigé. D'un côté, nous respirons du fait qu'il n'y aura plus d'interdiction de circuler librement. D'un autre côté, le traumatisme de la décennie noire est toujours présent. Cette crainte d'attentats. Même psychologiquement, bizarrement, la présence des barricades devant certaines institutions procure un sentiment de sécurité. Nous sommes partis dans un imaginaire qui fait que pour se sentir en sécurité, il faut voir un agent de sécurité», réagit Sonia, une jeune étudiante à la Fac centrale. Le témoignage en dit long sur le traumatisme qu'ont subi tous les Algériens, toutes franges confondues. Ghoul et Zoukh main dans la main Le ministre des Transports, Amar Ghoul, a lancé hier à Alger, les essais techniques de l'extension du tramway reliant Bordj El Kiffan à Dergana (sur 6,9 km), qui sera ouverte à l'exploitation commerciale en avril prochain. Sur place, le ministre a insisté sur la livraison de cette extension «dans les délais impartis», insistant sur l'achèvement des études concernant les autres extensions du tramway d'Alger, notamment celle reliant la station des Fusillés (Hussein Dey) à Bir Mourad Raïs. A Chéraga, M. Ghoul a procédé à la mise en service d'un circuit d'examen de permis de conduire, qui s'ajoute aux trois circuits déjà opérationnels à Rouiba, Draria et Staouéli. Inspectant le projet de télécabine reliant Oued Koriche à Bouzaréah, le ministre a exigé sa réception dans les délais prescrits et a appelé les responsables de la wilaya et de l'Entreprise du métro d'Alger (EMA) «d'entamer sans délai les travaux de réalisation» du téléphérique Bab El Oued-Zghara (Bologhine). Par ailleurs, le ministre des Transports a donné le coup d'envoi des travaux de réalisation de la clôture du port d'Alger. Au niveau du port sec de Rouiba, le ministre a insisté sur la nécessité d'entamer, dès la semaine prochaine, les travaux de raccordement de cette infrastructure à la voie ferrée, accordant un délai de six mois pour sa réalisation. «Le transfert des conteneurs par voie ferrée permettra de décongestionner le port et les routes de la capitale», a-t-il souligné. Interrogé sur les moyens de solutionner le problème de la circulation automobile et les déplacements à Alger et les autres grandes villes, M.Ghoul a répondu que «les pouvoirs publics misent sur le développement du chemin de fer et le transport en commun à travers des projets structurants». Il a cité l'exemple de la nouvelle aérogare d'Alger, d'une capacité de 10 millions de passagers par an, dont la mise en service nécessitera la création d'une ligne de métro et de chemin de fer pour pouvoir évacuer rapidement cet important flux humain. «Si on continue sur cette voie (le recours excessif au transport par route), ça sera la congestion totale de la circulation à Alger», a-t-il averti.