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«Cessons de parler de particularisme kabyle»
DJOUDI MAMMERI, À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 29 - 04 - 2004

Le premier secretaire du FFS s'exprime sur l'actualité de l'heure.
A la veille de son congrès ordinaire qui se tiendra dans quelques mois, le parti du Front des forces socialistes, organise, aujourd'hui, au centre des matériaux de construction de Zeralda, un séminaire de formation de ses élus. Cette rencontre organisée sous l'égide de la fondation Jean Jaurès, et qui portera sur la décentralisation et le développement local, aura pour objectif «de bien outiller les cadres du FFS dans la recherche des meilleures formes d'organisation de la société et de l'Etat».
A noter qu'à la veille de son congrès, le FFS tiendra une conférence d'audit, au cours de cet été pour évaluer l'état de mise en oeuvre des recommandations des assises de 2000.
Dans l'entretien qu'il a bien voulu nous accorder le premier secrétaire national du parti, M.Mammeri Djoudi livre la vision de sa formation par rapport aux derniers développements de la scène politique, au lendemain de l'élection présidentielle du 8 avril dernier.
L'Expression : Après l'élection de M. Abdelaziz Bouteflika, peut-on avoir un commentaire sur le score obtenu par le chef de l'Etat, d'autant plus que pour la première fois le FFS ne parle pas de fraude électorale?
Djoudi Mammeri : Cela fait des décennies que nous martelons que les architectes et les exécutants des élections en Algérie ont reçu leurs diplômes du sinistre Naegelen.
Commenter le score obtenu par le candidat coopté par les grands électeurs ou bien s'attarder sur les aspects techniques ou l'ampleur de la fraude n'est point une priorité pour le FFS, car les deux aspects ne représentent qu'un infime détail d'un processus de normalisation stalinienne qui dépasse de loin la bataille des chiffres et les «combats de coqs programmés et dopés».
L'opinion publique connaît notre position de principe qui consiste en le rejet dans le fond et dans la forme de tout le processus électoraliste dont l'objectif est «le passage du témoin» entre la main droite et la main gauche à l'intérieur du même sérail.
Pour mettre un terme à des plébiscites préfabriqués, il faut opérer une refondation institutionnelle. On ne peut éradiquer la fraude électorale qu'en consacrant véritablement la séparation des pouvoirs et en assurant la promotion de la citoyenneté.
En un mot, le seul impératif est le passage à un nouvel ordre républicain en commençant par l'élection d'une Assemblée nationale constituante.
Vous aviez fait état, lors de votre dernière conférence de presse, de contacts entre l'armée et le président du parti, M.Hocine Aït Ahmed, confirmez-vous ces contacts?
Le communiqué explicatif que la direction du parti a rendu public est assez édifiant par rapport à cette question. Tous les commentaires et toutes les supputations deviennent dès lors caducs. Il n'en demeure pas moins que je vous renvoie aux conclusions tirées par certains hommes politiques ainsi qu'aux aveux de beaucoup de proches de candidats malheureux. Par ailleurs, nombreux sont les journalistes et les analystes qui ont conforté nos appréhensions, voire nos thèses d'avant le scrutin pour déduire que la présidentielle du 8 avril 2004 est un remake de celle d'avril 1999 à une différence près que lors de l'élection de 1999, les candidats de l'opposition ont eu l'intelligence et le courage politique de se retirer et par là même de dénuder le système en place. En 2004, les candidats n'ont pas voulu nous écouter et nous suivre. La question de fond aujourd'hui est la suivante : pourquoi les citoyens sont en avance par rapport à certains hommes politiques ? Quand nos compatriotes ont compris que cette élection était fermée et sans enjeux, ils ont montré leur rejet d'une politique et d'un processus qui ne les sert pas.
Avez-vous reçu des suites de la plainte déposée contre votre personne par le MDN? D'après vous qu'est-ce qui motiverait cette action judiciaire?
Dans la forme, cette plainte n'a pas sa raison d'être surtout suite aux éclaircissements que j'ai apportés. Il n'en demeure pas moins que c'est dans le fond de nos revendications politiques et de notre démarche pour une sortie de crise, que résident le problème et le différend avec les décideurs. Le FFS dérange parce qu'il dénonce les consensus de façade et les compromissions d'appareils. Il a été, il est, il restera indomptable et contre la normalisation.
D'aucuns considèrent que le FFS s'est longuement éclipsé de la scène politique, notamment après sa participation controversée aux dernières élections locales. Que répondez-vous à ces gens? Et comment le parti compte redorer son blason vis-à-vis de ses militants qui n'ont pas toujours apprécié les positions du FFS?
Ici aussi, permettez-moi de souligner que la question contient les relents de la campagne d'intox et de déstabilisation que subit en permanence le parti à cause de son attachement indéfectible à son autonomie et à sa liberté de décision et d'action.
Le FFS ne s'est jamais éclipsé. Il a toujours continué à activer avec la population en privilégiant le travail de proximité et de solidarité citoyennes. L'insuffisance que l'on doit de reconnaître réside dans le fait qu'il n'a pas encore les moyens de gagner les faveurs d'une presse qui peut informer objectivement de ses activités. Soyons rationnels ! En dehors des partis de l'administration et des services occultes avec leurs nébuleuses tentaculaires, qui peut activer normalement sous le régime de l'état d'urgence? Concernant les élections locales du 10 octobre 2002, nous y avions participé pour réaliser un objectif politique qui a été d'ailleurs largement atteint : il a consisté en l'arrêt de la dynamique régressive violente et extrémiste programmée de longue date, dont la finalité était de concrétiser la déviation et le dévoiement du mouvement citoyen qui, à l'origine, se voulait pacifique, démocratique et national. Le FFS n'est ni un parti «éprouvette» ni un produit issu d'un clonage, ni celui d'une région, ni d'un clan, ni d'une caste ; il est l'aboutissement d'un processus historique de luttes politiques. Il vit et influe sur l'évolution de la société et assume les contradictions qui la traversent. Ses militants sont des citoyens qui assument leur engagement politique au péril de leur vie et avec la menace permanente de perdre leur gagne-pain. En un mot ce sont des Algériennes et Algériens qui luttent pour un idéal politique. Concernant le volet organique de votre question, reconnaissez qu'il s'agit d'une affaire interne au parti. Je rappelle avec insistance que le FFS privilégie le libre débat à l'exclusion, la dynamique à l'inertie.
Le FFS entend-il mettre en oeuvre une nouvelle stratégie pour être constamment à l'écoute de ses militants et des citoyens?
Le FFS n'est ni fossilisé ni sclérosé. C'est un parti qui, grâce à l'immersion de ses militants et sympathisants dans toutes les franges de la société, capte les palpitations de la population et enregistre et décode ses attentes et ses espoirs. Il ne faut pas perdre de vue que le FFS est le produit d'un itinéraire militant de quatre décennies.
Le président du parti, Hocine Aït Ahmed nous a inculqué la primauté du débat responsable, du pardon, de la rahma et du noble concept de la solidarité. Il nous a également appris à transcender les faux problèmes et à développer des capacités d'anticipation parce que les laboratoires du système tournent à une cadence infernale. Au FFS les différences sont appréciées en tant que diversités enrichissantes. Notre stratégie est toujours fondée sur l'argumentation pour rassembler.
Sur la base des résultats du dernier scrutin, comment voyez-vous la configuration de la nouvelle carte politique?
Vous n'êtes pas sans savoir que le FFS a mis en garde depuis janvier 1992 contre la promulgation de l'état d'urgence qui, en réalité avait un seul objectif : laminer l'opposition représentative, fabriquer des relais politiques «alibi» à l'effet d'aboutir au mieux à une bipolarisation en trompe-l'oeil sous le contrôle implacable des grands décideurs. Aujourd'hui allons-nous avoir un régime à la tunisienne ou à l'égyptienne, peut-être même à la turque, dans le cas où l'ANP impose dans les textes un droit de regard sur le champ politique. Il faudra attendre pour voir ce que les tractations au sujet de la révision de la Constitution vont donner.
Cela dit, il existe beaucoup d'indices qui nous laissent conclure que le statut quo va perdurer. Sachez qu'aucune des options qui sont distillées par les officines à l'opinion publique ne peut être cautionnée par le FFS. Nous continuerons à revendiquer un dialogue responsable entre les décideurs d'une part et les forces politiques et sociales représentatives d'autre part, et ce pour jeter en commun et dans le respect mutuel les bases de la deuxième République qu'il ne faut pas trop encombrer de qualificatifs.
La crise de Kabylie est partie pour s'éterniser, quelle est d'après-vous la solution?
La crise de Kabylie dure parce qu'on traite les effets et non les causes, parce que certains profitent de son maintien. A une question qui revient comme une antienne, je réponds avec des arguments d'un responsable d'un parti national. Pourquoi les fossoyeurs de l'Algérie persistent-ils à ghettoïser une crise nationale qui est fondamentalement politique et liée à la nature du régime imposé au peuple depuis 1962. Durant la décennie rouge, il y a eu des centaines de milliers de morts, de disparus et de déplacés. La Kabylie a été la moins touchée grâce au FFS qui a entretenu un débat et prôné le rejet de la violence et des extrémismes, malgré les tentations des uns et des autres à créer des foyers de tension.
Après avril 2001, les jeunes se sont soulevés à l'est, à l'ouest, au centre et au sud du pays. Il y a eu une véritable dissidence citoyenne nationale qui a confirmé une évidence à savoir le divorce entre le système et la société. C'est ce constat qu'il faut intérioriser. Ce n'est pas la Kabylie où est tirée la déclaration du 1er Novembre 1954 et où s'est tenu le congrès de la Soummam qui doit servir d'abcès de fixation. Il faut cesser de parler de particularisme kabyle.


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