Photo : Sahel Par Ali Boukhlef Le Front des forces socialistes veut travailler en profondeur. Jeudi dernier, Karim Tabbou, premier secrétaire national du FFS, a réuni, à Alger, les maires et maires adjoints que compte son parti pour une séance de travail consacrée essentiellement à l'actualité politique et sociale du pays. Relisant le document de la réunion de la semaine dernière du conseil national, Karim Tabbou est longuement revenu sur les inondations de Ghardaïa. Pas seulement avec le discours qui accuse le gouvernement de ne pas avoir beaucoup, ou pas suffisamment, fait pour aider les populations sinistrées, mais avec des témoignages des représentants du parti dans la région. En effet, dans un document d'une page, suivi de plusieurs illustrations, les militants du FFS de Ghardaïa ne veulent pas croire à une fatalité. Pour Kamel-Eddine Fekhar et ses camarades, l'erreur est avant tout humaine. Ils en veulent pour preuve les digues mal faites autour de l'oued Laadira et les multiples erreurs de constructions constatées sur le barrage de la région. En plus de ce constat, qui les pousse à faire apparemment leur propre enquête, les militants du FFS de Ghardaïa ont mis en cause le manque de secours dans certaines régions et la distribution, qu'ils jugent anarchique et irrationnelle, des aides acheminées sur place, et de l'apport du gouvernement. Avant de dénoncer le silence autour de la future élection présidentielle, Karim Tabbou s'en est pris à l'ENTV et à son DG qu'il accuse de ne pas respecter leur mission de service public. Par ailleurs, le premier secrétaire national du Front des forces socialistes a critiqué la carte sécuritaire mise en place par les pouvoirs publics. Pour lui, les barrages routiers ne «règlent rien», puisque les agents «se limitent à leur autodéfense». Au sujet de la prochaine élection présidentielle, Karim Tabbou dit ne pas comprendre qu'à six mois de l'échéance, le chef de l'Etat «observe un silence» tandis que «ses ministres font des projections» jugées «indécentes». Sur le plan interne, la formation de Hocine Aït Ahmed compte organiser, à partir de la semaine prochaine, quinze congrès régionaux destinés à la formation des élus, appelés congrès pilotes, ainsi que des congrès locaux pour les 1 514 sections locales que compte le parti sur l'ensemble du territoire national.