Le nombre de nouveaux cas de cancer est de 40.000 par an, soit plus de 20.000 cas chez la femme et plus de 19.000 chez l'homme. Des oncologues ont appelé, hier à Alger, à l'application du plan national de lutte contre le cancer et à l'amélioration du système de santé algérien, pour assurer son efficacité. «Il est impératif d'appliquer le plan national de lutte contre le cancer et d'améliorer le système de santé algérien, pour plus d'efficacité de ce programme», a indiqué le Pr Kamel Bouzid, chef de service oncologie au Centre Pierre et Marie Curie (Cpmc), lors d'une conférence de presse organisée au forum du quotidien El Moudjahid à l'occasion de la journée mondiale contre le cancer. Le Pr Bouzid a estimé que le plan de lutte contre le cancer ne pouvait pas être appliqué en Algérie si le système de santé actuel n'est pas reformé et mieux organisé. Il a suggéré le remboursement de l'ensemble des traitements anti-cancer par la sécurité sociale, au même titre que les médicaments des maladies chroniques. Concernant la radiothérapie, le chef de service oncologie a proposé le transfert des patients atteints de cancer à l'étranger, en attendant que l'Algérie se dote de 20 centres anti-cancer et des 55 accélérateurs prévus. Il a, par ailleurs, préconisé l'abolition du service civil pour les médecins, étant donné qu'il n'a pas abouti aux résultats escomptés. Pour sa part, le Dr Ahmed Bendib, chef de service sénologie au Cpmc a recommandé l'organisation de cycles de formations pour les médecins généralistes dans le domaine du dépistage du cancer du sein. Il a considéré que les médecins généralistes formés pouvaient être d'une grande aide aux oncologues et sénologues en matière de diagnostic et d'organisation des soins des patients. Le chef de service sénologie a aussi insisté sur l'utilité de coordonner les efforts de l'organisation des soins entre différents ministères et de désigner un responsable du plan de lutte contre le cancer, à même de déterminer les actions et les objectifs de ce programme. Pour le retard dans les rendez-vous en radiothérapie, le Pr Bendib a souligné que ce traitement n'était efficace que trois mois après la détection du cancer et qu'au-delà de ce délai, cette thérapie devenait inutile, voire même nocive. L'avocate Fatma Zohra Ben Braham est intervenue pour aborder les droits des malades. Elle a rappelé que l'accès aux soins était un droit fondamental et que les malades devaient porter plainte, en cas de manquement du personnel hospitalier à ce droit. Elle a aussi appelé les femmes atteintes de cancer et répudiées par leurs maris, à demander des dommages et intérêts, rappelant que la loi les protégeait dans cette situation. De son côté, Hamida Kettab, la secrétaire générale de l'association El Amel a plaidé pour la création d'un centre de soins palliatifs pour les malades en fin de vie. Elle a souligné que les malades en stade terminal devraient bénéficier de soins adaptés et pouvoir mourir en toute dignité. Selon les estimations de l'Institut national de santé publique (Insp), le nombre de nouveaux cas de cancer est de 40.000 par an, soit plus de 20.000 cas chez la femme et plus de 19.000 chez l'homme. Les cancers du côlon, du poumon et de l'utérus restent les plus répandus en Algérie, avec un taux de 50%, touchant la moyenne d'âge de 59 ans pour l'homme et 51 ans pour la femme, à l'exception du cancer du sein qui touche également les femmes à partir de 40 ans.