«L'instabilité qui menace les pays de la région, notamment ceux du Sahel, a pour origine la politique marocaine d'exportation de la drogue» a déclaré le président sahraoui Mohamed Abdelaziz. Le trafic de drogue poursuit comme son ombre le royaume du cannabis. Une arme de destruction massive qui peut hypothéquer le fragile équilibre retrouvé par certains Etats dont les institutions ont failli disparaître. L'exemple du Mali est à ce titre édifiant. Le danger est toujours là. D'où vient-il? «Les pays du Sahel et les pays voisins sont exposés à de grandes menaces qui proviennent principalement du Maroc» a affirmé, le 4 février, le président de la République sahraouie lors de la cérémonie de clôture des festivités qui ont marqué le 40ème anniversaire de la création du Front Polisario et du déclenchement de la lutte armée qui se sont déroulées à Aghouinit «en territoire sahraoui libéré». Du pain bénit pour les groupes terroristes qui ont fait de cette région du monde leur base arrière et du commerce de la drogue une de leur principale source de revenus. Le secrétaire général du Front Polisario a fait remarquer que le Maroc qui est le premier pays au monde producteur et exportateur de drogue installe toute la région dans l'instabilité, l'insécurité et le désordre. «Le Maroc a toujours adopté une politique expansionniste en faisant fi des lois internationales», a souligné Mohamed Abdelaziz qui a réitéré «sa disponibilité à une coopération constructive, appelant encore une fois, à l'organisation d'un référendum d'autodétermination pour la décolonisation du Sahara occidental rapporte une dépêche de l'agence de presse officielle sahraouie SPS datée de mardi dernier. «La torture, le kidnapping, l'emprisonnement et les procès inéquitables ne nous feront pas renoncer à notre idéal d'indépendance», a tonné le président sahraoui. Cette déclaration lapidaire tombe à pic. La présidente du Centre Robert F. Kennedy pour la justice et les droits de l'homme a appelé de nouveau le Conseil de sécurité de l'ONU à doter la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso) d'un mécanisme de surveillance des droits de l'homme lors du renouvellement de son mandat à la fin du mois d'avril 2014. «Une telle démarche serait historique, mais nullement révolutionnaire. Nous demandons simplement aux Nations unies de hisser la Mission au Sahara occidental aux mêmes normes internationales des droits de l'homme, appliquées à toutes les autres opérations de maintien de la paix depuis 1991» a indiqué Kerry Kennedy dans une contribution intitulée «une tragédie des droits humains dans l'oubli», publiée sur le site d'information CNN. Des «centaines de victimes et de témoins de brutalité et d'intimidation communes à des milliers de Sahraouis vivant sous l'emprise brutale d'une force d'occupation marocaine qui croit que personne ne surveille» a-t-elle fait observer après ses visites dans les territoires sahraouis occupés. «Le plus terrifiant de ces témoignages, est celui ayant trait à des amis ou des membres de la famille qui disparaissent tout simplement ou bien qui finissent dans des fosses communes, comme les huit corps découverts cet été, dont deux qui semblaient être des squelettes d'enfants» souligne la pasionaria des droits de l'homme qui compte sensibiliser la société américaine à la cause sahraouie. «Ces violations ont continué en toute impunité, parce que peu de gens, en particulier aux Etats-Unis, ont entendu parler du Sahara occidental. Actuellement, la Minurso est la seule Mission moderne de maintien de la paix qui n'inclut pas un mécanisme de surveillance des droits de l'homme», a indiqué la présidente de RFK Center qui va repartir au charbon pour que soient attribuées à la Minurso des prérogatives qui puissent assurer la sécurité du peuple sahraoui. Un cauchemar pour le monarque alaouite.