Le deuxième tête-à-tête, en l'espace de trois mois entre les deux chefs d'Etat américain et algérien, a eu lieu hier en fin de soirée, heure algérienne. C'est donc vers 21h30 que Bouteflika a été reçu à la Maison-Blanche. Une rencontre qualifiée d'importante par notre ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem, qui insiste sur le caractère rapproché, dans le temps, entre les deux visites présidentielles. Pour Belkhadem, il s'agit là d' «un bond qualitatif» dans les relations entre les deux pays, tout en remarquant qu'à travers l'invitation de Bush, il y a lieu de lire toute l'importance qu'accorde désormais les Etats-Unis à l'Algérie. Les Américains, a relevé notre ministre des AE, «ont une autre vision de notre pays». Une vision, du reste confirmée par les différents responsables américains qui se sont entretenus avec le chef de l'Etat. C'est ainsi que Thomas Lantos, membre du Congress, a affirmé, à l'issue de son entretien avec Bouteflika, que son pays a «beaucoup à apprendre de l'expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme». Le volet sécuritaire a d'ailleurs été longuement abordé avec la conseillère de Bush pour la sécurité nationale. Le «Congressman» a révélé l'intention des Etats-Unis d'approfondir les relations entre les deux pays. Antony Lake et Susan Rice, reçus également à Washington par le chef de l'Etat, ont abondé dans le même sens et affirmé que beaucoup de questions ont été abordées, dont la situation en Afrique, notamment. Au niveau de la classe politique américaine, les réactions quant à l'importance de cette visite sont unanimes. Les acteurs politiques, qu'ils soient républicains ou démocrates, se disent très sensibles aux marques de sympathie exprimées par le gouvernement algérien au lendemain des attentats du 11 septembre dernier. Les congressistes américains découvrant l'horreur terroriste semblent plus attentifs au drame algérien et insistent tous sur la nécessité d'une coopération effective entre les deux nation dans la lutte antiterroriste. Cela dit, l'ensemble du personnel politique US a aussi compris que le combat passe par une assistance soutenue aux réformes économiques engagées par l'Algérie. De ce fait, les entretiens entre la délégation algérienne et américaine ont accordé tout l'intérêt au volet économique, notamment lors des rencontres avec le secrétaire d'Etat au Trésor, Paul O'Neil, le secrétaire au Commerce et Donald Evans.