Ces pathologies oculaires ne pardonnent pas et peuvent entraîner la cécité Deux structures sanitaires s'occupent de ce genre d'interventions hautement délicates: l'Etablissement hospitalier spécialisé Lazreg et la clinique Hamou Boutlélis. Au grand bonheur des malades atteints de pathologies ophtalmologiques, quelque 200 patients sont concernés par la greffe de la cornée. Ils subiront des interventions chirurgicales à partir du mois de mars prochain au niveau de l'établissement hospitalier spécialisé en ophtalmologie du Front de mer. A Oran, deux structures sanitaires s'occupent de ces interventions hautement délicates: l'établissement hospitalier spécialisé (EHS) en ophtalmologie (bd Front de mer) et la clinique Hamou Boutlélis, ex-Cugnot située dans la rue de la Vieille Mosquée. Dix greffes seront exécutées au bénéfice des patients présentant des pathologies liées à la cécité ou ceux ayant des troubles graves de la vue. Ces greffes seront effectuées chaque mois au niveau de l'établissement spécialisé en ophtalmologie Lazreg et de la clinique Hamou Boutlélis. Les patients inscrits sont issus des villes et wilayas de la région ouest du pays. En dépit des efforts des équipes de santé de ces structures, la liste des malades souffrant de problèmes de la vue continue à s'allonger. L'atteinte ophtalmique, ou encore la cécité, est assez répandue un peu partout en Algérie dont Oran tandis que les cornées importées des USA ne peuvent pas satisfaire la forte demande. Le glaucome n'est pas en reste. Le taux de prévalence de cette pathologie est de 5,8% dans la wilaya d'Oran, révèle une enquête sur les pathologies oculaires effectuée par le service de la prévention de la direction de la santé (DSP) de la wilaya d'Oran. L'enquête effectuée sur des sujets de plus de 40 ans, fait état d'un taux de prévalence de 20,4% pour la cataracte, de 2,4% pour la rétinopathie diabétique, de 3,7% pour la dégénérescence musculaire et de 1,4% pour les causes cornéennes. Ces pathologies oculaires ne pardonnent pas et peuvent entraîner la cécité. De plus, la plupart des cas sont dans le besoin d'une greffe. Les ophtalmologues algériens ne semblent pas étouffer la problématique en plaidant, à chacune des occasions ou des rencontres scientifiques, pour la création d'une banque de cornées ou ce qu'on appelle une banque des yeux. Cela est réalisable comme ce fut le cas dans plusieurs pays comme le Maroc où la greffe de la cornée est devenue une simple opération de routine. Ce n'est pas tout. Les maladies respiratoires continuent à faire ravage dans le milieu scolaire. En effet, quelque 10.000 élèves ont des problèmes respiratoires et nécessitent une prise en charge sur le plan médical, apprend-on auprès des sources proches du département de la médecine scolaire à la direction de wilaya de la santé et de la population. Pour assurer une véritable prise en charge de ces élèves dont certains sont asthmatiques, la direction de la santé a, tout récemment, lancé un cycle de formation médicale continue. La formation concerne 70 médecins et praticiens de santé publique. Les maladies respiratoires qui nécessitent des traitements de choc, ne sont pas un simple point de vue. Les spécialistes tirent l'alarme en indiquant que «le nombre de personnes atteintes ne cesse de prendre des courbes fulgurantes ces dernières années» ajoutant que «les raisons sont, entre autres, les effets de la pollution qui continue à sévir dans la wilaya d'Oran, notamment dans plusieurs chefs-lieux de communes et daïras». Selon des chiffres difficiles à confirmer, le nombre de malades, qui était de 3000 cas en 2 000, a quintuplé ces dernières années en raison des opérations néfastes d'atteinte à l'environnement. La santé est sérieusement malade. Connaissant parfaitement la wilaya qu'il a gérée avant d'être promu au poste de ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf saura-t-il redresser un secteur qui a chaviré sous les effets du laisser-aller, la passivité, le laxisme et la bureaucratie? «Avant de passer à la réforme hospitalière, il faut d'abord réformer les mentalités!» recommandent les Oranais. La mission n'est pas impossible, mais elle a besoin d'une main de fer pour mener la réhabilitation.