Bonne nouvelle pour les 470 malades, figurant sur la liste d'attente de la greffe de la cornée. « Durant cette année, l'établissement hospitalier spécialisé en ophtalmologie compte épurer cette liste », nous a révélé, hier, le directeur de cet établissement, M. Mehdaoui, qui gère également son antenne Hammou Boutlélis (ex clinique Cougnot). Depuis son introduction en 2004, les équipes chirurgicales de l'EHS ont réalisé 355 interventions, commençant très timidement durant la première année où seules 5 greffes ont été effectuées, alors que l'année dernière, 118 l'ont été. Pour cette année, l'EHS compte réaliser 163 interventions afin de permettre d'assainir la liste d'attente, sachant que plusieurs patients sont soit décédés entre temps ou ont opté pour une prise en charge chez le privé. Le même responsable s'est félicité également de la qualité des greffons importés, et pour preuve, sur toutes les greffes réalisées en 2011, aucun cas de rejet n'a été signalé. Ce défi semble être dans les cordes de l'équipe chirurgicale qui, depuis plus d'une année, a mis les bouchées doubles pour redonner espoir à tous ces patients souffrant de lésions et dont de nombreux proviennent de toutes les wilayas de l'ouest et du sud-ouest du pays. Parallèlement à cette spécialité, les équipes chirurgicales ont traité plus de 1.200 cas de décollement de la rétine et quelque 2.000 cas de cataracte, un nombre qui pouvait être plus important n'était-ce la grève des résidents. Rappelons également que ce retard est dû également, à la suspension des importations des greffons des USA par l'intermédiaire de l'Institut Pasteur, en raison de la hausse des prix. Le greffon est passé, en l'espace de 2 années, de 170.000 à 200.000 dinars l'unité. Depuis l'introduction en 2007, de cette chirurgie qui se pratiquait auparavant dans les hôpitaux français et même espagnols, pas moins de 250 greffes ont été réalisées jusqu'au début 2011 et ce, dans le cadre d'une prise en charge publique. Au niveau national, cette liste d'attente peut atteindre facilement 2.000 malades et au même moment les sources sanitaires précisent, à chaque occasion, que cela n'est pas dû aux capacités d'accueil et aux compétences humaines, mais aux difficultés liées aux importations des greffons par l'Institut Pasteur et dont le nombre est généralement en-deçà de la demande. Afin de mettre fin a ce disfonctionnement, les spécialistes ont plaidé, à chaque occasion, en faveur d'une modification de la législation en préconisant entre autres, la mise en place d'une banque des yeux. Notons qu'au niveau national, 1.420 greffes ont été réalisées en 3 ans, pour une demande qui avoisine les 1.500 greffes par an. Il faut noter que les spécialistes de la santé oculaire préconisent une consultation ophtalmologique au moins une fois par an comme mesure préventive indispensable pour prétendre à une lutte efficace contre la cécité et les déficiences visuelles. Les taux de prévalence des pathologies oculaires « cécitantes » en Algérie, obtenus grâce à une enquête réalisée en 2008 par le ministère de la Santé confirment l'urgence et la nécessité de prendre toutes les mesures préventives nécessaires. A Oran, le taux de prévalence de la cataracte dépasse les 20 %, le glaucome les 5,8 %, la rétinopathie diabétique les 4,6%, la Dégénérescence Maculaire Liée à l'Age (DMLA) les 2,7 % et les causes cornéennes 1,4%. Dans ses prévisions pour 2020, le ministère de la Solidarité nationale estime à pas moins de 200.000 le nombre d'handicaps visuels en Algérie.