Le groupement de gendarmerie de Boumerdès a résolu avant-hier une affaire de kidnapping. Tout a commencé le 28 avril, à Alger, lorsque quatre ravisseurs ont kidnappé un ressortissant camerounais à bord d'une Lada jaune. Munis d'armes blanches les malfaiteurs se sont ensuite tapis dans la forêt de Ben Hamza du côté de Hamadi (wilaya de Boumerdès). C'est à cet endroit isolé mais limitrophe de la capitale que la victime a été ligotée et délestée de tous les objets de valeur qu'elle avait sur elle et abandonnée par ses agresseurs. Profitant de l'absence des bandits, le Camerounais a réussi après moult efforts à se défaire des liens qui le ligotaient et se diriger immédiatement après, vers la brigade de gendarmerie de Hamadi, d'où il a appelé sa femme. Mais grande fut sa surprise lorsqu'une voix d'homme lui répond et exige, sur un ton menaçant, une rançon de cinq mille euros s'il tenait à récupérer sa femme saine et sauve. La menace fut immédiatement communiquée aux gendarmes qui l'apprirent à leur tour au groupement territorialement compétent, en l'occurrence celui de Boumerdès, où le colonel Abdaoui s'enquit de l'affaire. Cet officier se déplaça immédiatement vers la brigade de Hamadi où il prit la précaution de ne pas contacter les malfrats par le biais du fixe, lui préférant le mobile, pour ne pas éveiller leurs soupçons. C'est alors qu'il intima au ressortissant camerounais de répondre par l'affirmative à la demande de rançon. Suite à quoi, les criminels attirés par l'appât n'hésitèrent pas à indiquer leur localisation en précisant à leur vis à vis dans un français fruste: «Marchez le long de la voie ferrée et gardez votre portable ouvert jusqu'à ce que l'on vous contacte. Si vous faites part de votre démarche à la gendarmerie nous n'hésiterons pas à exécuter votre femme». Les éléments de la gendarmerie n'avaient plus que quinze minutes pour agir et délivrer la femme. Sur les lieux, tels que décrits par les kidnapeurs anonymes, tout le dispositif imaginé par l'officier de gendarmerie était en place. Ne restait que sa mise à exécution dans un ultime délai: des gendarmes, le colonel y compris, lesquels, qui déguisé en coureur sportif, qui en berger et qui en fellah longeaient tous les deux cents mètres la voie ferrée qui jouxte l'oued El Hamiz à la lisière de Hamadi. Encouragé et rassuré le Camerounais se prêtait au scénario et respecta sans faillir les exigences des malfrats. Deux jeunes hommes, surgis des broussailles, ne tardèrent pas à intercepter ce dernier. C'est à ce moment précis que les gendarmes camouflés entrèrent en action et les neutralisèrent. Après un bref interrogatoire mené sur place les deux individus finirent par dénoncer leurs deux autres complices restants et chez qui, à quelque cinq kilomètres plus loin était tenue la femme en otage. En effet grâce aux révélations ainsi obtenues, les gendarmes ont pu cerner les lieux du kidnapping, où ils ont réussi à libérer la victime qui était enceinte. Toute l'opération a duré deux heures et sans effusion de sang.