Les associations culturelles et artistiques de la capitale du Djurdjura se sont réunies devant la Maison de la culture pour exiger le départ du directeur. Près d'une cinquantaine d'associations culturelles et d'artistes se sont donnés rendez-vous devant la Maison de la culture Mouloud-Mammeri pour y observer un sit-in. Ces contestataires demandent au directeur de l'établissement de «prendre la porte». En effet, le mouvement reproche à ce gérant «la suppression des séances de projection réservées aux étudiants, l'annulation de projection de films et documentaires portant sur l'identité amazighe, l'exigence de frais de location de salles à des prix exorbitants et la transformation des lieux en véritable centre commercial». Parmi les présents figuraient le chanteur Hassan Ahrès et l'humoriste Kamel Tharouiht. La coordination communale de Tizi Ouzou a également apporté son soutien au mouvement. Tout a commencé lorsque le mouvement, constitué en collectif, a formulé une demande au directeur pour l'acquisition d'une salle de réunion. La demande étant refusée deux fois de suite pour non-conformité, les artistes et associations culturelles sont montés au créneau. Le directeur de la Maison de la culture, quant à lui, qualifie les accusations de ses détracteurs «d'infondées». Il affirme que la demande était anonyme et que vu la situation actuelle, il ne pouvait se permettre une telle «irresponsabilité». En ce qui concerne la suppression des tarifs étudiants, le responsable souligne qu'il travaille avec des distributeurs privés exigeants. Il affirme, cependant, que le prix des tickets n'a jamais dépassé les 50 DA, contrairement aux autres régions où il atteint parfois les 100 DA. Quant à l'annulation des programmes amazighs, M.Hassan El-Hadj répondra que c'est une «fabulation». Il appuie cela en affirmant que tous les films berbères ont eu leur avant-première à la Maison de la culture. La location des salles, estimée exorbitante par le mouvement, laisse le directeur perplexe. Ce dernier affirme qu'il n'y a que la salle des spectacles qui est payante car «il faut bien payer le personnel», ce prix serait dégressif, selon le même interlocuteur, «le mouvement associatif vient en dernier». Quant à l'accusation qui fait état de la transformation des lieux en centre commercial, le responsable dira que ce sont des livres instructifs qu'il vend et pas des fourchettes. Le projet de la bibliothèque, qui préoccupe tant les associations, intéresse également le directeur qui a entamé une étude d'extension globale de la Maison de la culture car, selon lui, la première étude concernait seulement un nombre limité d'adhérents, mais vu le prestige et l'importance d'une telle structure, il est impératif de l'élargir. Les associations culturelles, qui exigent le départ de ce responsable, n'entendent pas s'arrêter là et comptent poursuivre leur lutte.