La population, boudée par ses élus s'adonne, pour revendiquer ses droits, à des actes de violence aux conséquences souvent fâcheuses. Au moment où, dans les pays modernes, les autorités locales et le maire de façon particulière, font de la communication la clé de voûte de leur gestion de la commune, les présidents d'APC, en Algérie, pourtant censés servir l'intérêt de la localité, font, au contraire, montre d'une incroyable «allergie» au contact avec la population locale. Un phénomène qui, hélas, ne cesse de prendre de l'ampleur face à la regrettable et inadmissible passivité des pouvoirs publics. Arrogants fuyards, incompétents...sont autant d'adjectifs par lesquels les citoyens décrivent les élus de leur région. Obéissant, sans faille, à la règle «se servir avant de servir», «nos maires, dont une grande majorité, ont accédé aux postes de décisions, uniquement pour faire main basse sur les richesses de la commune : foncier, logements, locaux commerciaux, etc.», déplore un citoyen que nous avons interrogé qui ajoute que ces derniers «continuent, à ce jour, de faire de la gestion des affaires de la commune une chasse gardée à laquelle les citoyens, les premiers concernés, sont interdits d'accès». C'est ainsi, que la population, boudée par ses élus et muselée de surcroît à cause de l'inexistence de moyens de communication - presse locale notamment - s'adonne, pour revendiquer ses droits, à des actes de violence aux conséquences souvent fâcheuses, dont elle est, de plus, la seule victime. L'opacité avec laquelle sont traitées, quotidiennement, les affaires de la cité, a fait que l'APC, est, aux yeux du citoyen, synonyme de cabinet noir, impénétrable dans lequel on se partage étroitement les dividendes. Une réalité encouragée par l'inexistence quasi totale d'une presse locale. Cette dernière dont le rôle est, en théorie, de mettre à nu la gestion de la ville, ne semble pas encore faire l'unanimité dans l'esprit des élus locaux. Actuellement, le recours massif aux coups de force et la généralisation inquiétante d'actes de violence, renseigne sur la grogne insoutenable qui gagne, de jour en jour, des citoyens, et ce, face à l'indifférence voire le mépris affiché de la part de ceux dont le premier des devoirs est de «les servir». Dans ce contexte, certains présidents d'APC, ont carrément supprimé les traditionnels jours de réception, dimanche et mardi, consacrés, selon la loi, à l'écoute des doléances des citoyens. Le constat est là. Effarant. Dans une Algérie qui a opté pour la démocratie comme régime politique et pour la transparence comme l'épine dorsale de la gestion des affaires publiques, l'on est amené, bon gré mal gré, à considérer qu'il reste beaucoup à faire à même d'inciter les élus locaux à plus de transparence dans la gestion de leur commune, pour que cessent, une fois pour toutes, les actes de violence dont les victimes ne sont, bien sûr, que les pauvres citoyens. Dans le projet portant sur la modification du code communal, doit, à la lumière de ces données, figurer tout un dispositif consacré à la mise en place d'un système de communication garantissant la transparence dans la gestion des affaires de la cité.