«Si ces revendications sont satisfaites, le FJD prendra part à la prochaine échéance électorale.» Le président du Front pour la justice et le développement (FJD), Abdallah Djaballah change de tactique. Après avoir affiché le boycott de la présidentielle par son parti, il revient avec une autre alternative. Il s'agit d'une offre de dialogue qu'il vient de proposer aux autorités. L'offre en question a été formulée par le conseil consultatif de son parti pour le report de l'échéance électorale. Cela en ouvrant les portes du dialogue entre les autorités et l'opposition qui se fera autour des conditions constitutionnelles les garantissant le respect de la volonté du peuple, mais également le déroulement d'un scrutin libre et transparent. Abdallah Djaballah a souligné que «si ces revendications sont satisfaites, le FJD prendra part à la prochaine échéance électorale», mais si les autorités s'obstinent «le FJD ne se contentera pas seulement de tourner le dos au scrutin, mais il invitera le peuple à faire de même», a-t-il mis en garde. Cette annonce a été faite, hier, lors d'un point de presse animé au siège du parti. Le président du FJD, a indiqué que les mouvements de protestations survenues dans le pays, ne sont pas le fruit du hasard, et ne sont pas non plus spontanées. Il a évoqué aussi, les scandales relatifs à la corruption et aux détournement, tout en citant les propos du général Benhadid à la retraite, et estime que ces événements indiquent «clairement que ce pays est à la solde de gens qui ne se soucient que de leurs intérêts personnels». Abdallah Djaballah juge «inacceptable» que l'économie du pays, après 52 ans d'indépendance, soit toujours «tributaire des hydrocarbures». Il a signalé par ailleurs, la détermination du pouvoir a poursuivre sa politique de manipulation de la volonté du peuple, appuyant ses propos par le refus de la proposition faite par sa formation politique par l'Assemblée populaire nationale quant à la supervision de l'élection. Selon lui «la proposition visait à léguer la tâche de la supervision de l'élection à une commission indépendante, et éloigner le ministère de l'Intérieur et celui de la Justice de cette tâche».Concernant le rappel à l'ordre du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en condamnant tous ceux qui s'attaqueraient à l'ANP, Abdallah Djaballah en a fait une lecture optimiste, et a indiqué que cette lettre «témoigne de la disposition à régler le conflit existant entre eux». Après le MSP et Ennahda qui ont opté pour le boycott, Abdallah Djaballah et sa formation politique sont venus se joindre au rang des absents. A propos de cette absence flagrante de la mouvance islamiste, Abdallah Djaballah n'a pas manqué de démentir les spéculations selon lesquelles la mouvance islamiste est faible et ne peut faire face lors du scrutin du 17 avril prochain, en expliquant que «cette attitude est la résultante des nombreuses expériences que nous avons traversées, mais également la volonté des autorités à ne pas organiser un scrutin libre et transparent» et estime par la suite que «la prochaine élection présidentielle risquerait d'exposer l'Algérie à un avenir dangereux».