A quelques mois du scrutin présidentiel, le MSP, le FC, le FJD (El Adala), Ennahdha et El-Islah n'ont pas encore trouvé un terrain d'entente pour annoncer une candidature unique. Un premier couac nommé FJD Le président du Front de la justice et du développement (FJD), Abdallah Djaballah, a laissé entendre qu'il ne partageait pas l'idée d'un candidat unique du courant islamiste. « Le candidat du consensus ne fait pas partie de nos préoccupations puisque le problème des voix ne se pose pas à notre niveau même si nous avons toujours été victimes de la fraude », a-t-il déclaré. Et c'est pour cette raison qu'il a insisté sur « la garantie de la transparence de la prochaine élection à travers la mise en place d'une commission indépendante chargée de son organisation, de la surveillance et de l'annonce des résultats ». Mais avant cela, « il faut tout d'abord réviser les listes électorales », a-t-il insisté, tout en ajoutant qu'il s'agit d'une priorité. « Nous militons pour cette question qui fait l'objet de consultations avec la classe politique », dira-t-il. Le leader du FJD avait annoncé que son parti était « fortement intéressé par la présidentielle ». Interrogé sur son intention de se présenter ou non au scrutin d'avril 2014, Djaballah dira que la décision revient au conseil consultatif du parti. Mais tout porte à croire qu'il va prendre part à l'élection, comme il l'a fait en 1999 et 2004. Et pour cause, Abdallah Djaballah a toujours voulu se présenter comme le leader du mouvement islamiste. MSP : un candidat du consensus même...démocrate Pour le MSP, une initiative a été lancée pour présenter un candidat du consensus ou d'entente. « Ce candidat, indépendant ou issu d'une structure partisane, ne sera pas forcément islamiste, mais doit adopter une charte de réforme politique », a insisté le responsable de la communication du parti de Mokri, Zinedine Tabbal. Dans cette optique, le MSP a engagé des consultations avec des partis de l'opposition de différentes sensibilités pour l'adoption de cette charte afin d'engager des réformes constitutionnelles, institutionnelles et politiques durant le nouveau mandat présidentiel. Toutefois, si les partis n'arrivent pas à présenter un candidat du consensus, « on pourrait s'entendre sur les principes et les conditions d'autant que la plupart des partis de l'opposition ont la même lecture de la situation ». M. Tebbal dira que tous les partis politiques, qu'ils soient démocrates, islamistes ou nationalistes, doivent conjuguer leurs efforts et travailler pour l'intérêt et la stabilité du pays. « C'est l'objectif de cette charte », soutient le porte-parole du MSP. FC : sur la même longueur d'onde que le MSP Le Front pour le changement de Abdelmadjid Menasra adopte la même démarche que le MSP et plaide pour un candidat du consensus. S'agit-il d'un candidat du consensus de la mouvance islamiste ? Le parti n'a pas encore tranché. « Les consultations sont en cours », nous a affirmé M. Menasra. Il a estimé que le candidat du consensus à la prochaine présidentielle doit œuvrer à l'accès démocratique au pouvoir et à l'édification d'un Etat moderne et fort sur la base des libertés individuelles et collectives et du droit. Ennahdha : favorable à un candidat de l'opposition Même approche pour le parti d'Ennahdha de Fateh Rebaï qui n'a, cependant, pas encore tranché la question de la participation à la prochaine élection mais affirme être favorable à un candidat du consensus de l'opposition même s'il ne fait pas partie de la mouvance dite islamiste. Mohamed Hadibi, membre du bureau national du parti, a estimé que la priorité actuelle est de rassembler l'opposition et d'unifier ses rangs. Il a plaidé pour la mise en place d'une commission nationale indépendante et neutre chargée de la supervision de la présidentielle pour garantir la transparence. « Il est nécessaire de mettre en place un mécanisme qui consiste en la défense des droits et des libertés, l'instauration d'un Etat de droit, la lutte contre la fraude et la corruption », soutient-il. Aux yeux d'Ennahdha, le candidat du consensus doit se soumette à ces conditions et suivre une feuille de route. El Islah : unifier les rangs avant le prochain scrutin Le mouvement El Islah plaide pour un « dialogue national » entre les représentants de la classe politique. « Au niveau de notre parti, nous avons appelé à la nécessité de l'ouverture d'un dialogue consensuel entre les protagonistes sur la légitimé de la gouvernance », précise le secrétaire général du mouvement, Mohamed Jahid Younsi, qui rappelle que le parti a lancé sa propre initiative dans son sens. De ce fait, il a plaidé pour une réunion nationale avec tous les partis politiques « sans exclusive ». Reste que, selon lui, la présidentielle n'est pas actuellement à l'ordre du jour des trois partis de l'Alliance verte (MSP, Ennahdha et El Islah). « Les membres de l'alliance seraient d'accord seulement sur les grandes questions », a-t-il précisé. Et même s'il n'a pas manqué de souligner qu'il soutient la présentation d'un candidat du consensus, Jahid Younsi a laissé entendre que son parti pourrait présenter son propre postulant. « Nous ne voyons pas d'inconvénients qu'il y ait plus d'un candidat de la mouvance dite islamiste », dit-il. Cette question sera tranchée lors de la réunion du madjliss echoura du parti prévue en décembre prochain.