Les partis politiques algériens multiplient, depuis quelque temps, les sorties au sujet de la présidentielle de 2014. Sauf que les préparatifs de cette importe échéance et les garanties de régularité de l'opération électorale semblent créer un climat de suspense et de doute chez les partis de l'opposition. Même si la date de cette consultation n'a pas été encore fixée officiellement, ni celle de l'ouverture des candidatures, le calendrier constitutionnel est formel, le scrutin doit se tenir en avril. En Algérie, les scrutins souvent taxés par certains partis de l'opposition comme falsifiés, inquiètent les concurrents des candidats du pouvoir. Dans ce contexte, deux partis politiques ont, à cet effet, appelé ce week-end, à la mise en place d'une commission "indépendante" chargée de la supervision de l'élection présidentielle, prévue sauf surprise, au printemps 2014. "L'instance de supervision doit assumer pleinement son rôle" à compter de la date de la convocation du corps électoral jusqu'à l'annonce des résultats, a souligné le président du Front pour la Justice et le Développement (FJD, islamiste), Abddalah Djaballah, suggérant à cet effet la révision du "volet contrôle" dans la loi électorale. M. Djaballah, candidat malheureux aux présidentielles de 2004 (3ème avec 4,8 pc des voix), a jugé "impératif" de créer une "instance nationale indépendante" dans le souci de "garantir la régularité" du prochain scrutin présidentiel, au lieu "de confier cette tâche" aux ministères de la Justice et de l'Intérieur. De son côté, le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Mohcine Belabas, a défendu l'idée de l'installation d'une "commission nationale permanente" de gestion des élections et "institutionnellement indépendante du gouvernement". "Il revient, par la suite, au citoyen de juger et de choisir en fonction de ses convictions, ses sympathies et ses intérêts. Il s'agira de se plier au verdict des urnes et de permettre l'alternance souhaitée par le peuple souverain", a dit M. Belabas. Le chef du RCD, qui a boycotté les élections législatives du 10 mai 2012, avait proposé, il y a quelques jours, "de dessaisir le ministère de l'Intérieur de la gestion des élections et de la confier à une structure autonome", ainsi que "d'impliquer la société civile dans l'observation du scrutin". Les observateurs évoquent de plus en plus la piste d'une nouvelle alliance présidentielle qui commence à se dessiner entre le Front de libération nationale (FLN), le Rassemblement national démocratique (RND), le Mouvement populaire algérien (MPA) et le Rassemblement pour l'Espoir de l'Algérie, qui ont tour à tour déclaré leur soutien à une nouvelle candidature du chef de l'Etat.