L'ex-chef de gouvernement, Ali Benflis également candidat à la présidentielle 2014, prône «un changement pacifique réunissant le consensus de tous les Algériens». Il a plaidé, hier à Alger, pour une révision constitutionnelle qui requiert le consensus de tous et sera entérinée d'un commun accord entre l'opposition et le pouvoir avant adoption par un référendum populaire. Pour M.Benflis, cela constitue une condition sine qua non pour dépasser pacifiquement la crise grave et multidirectionnelle que vit actuellement l' Algérie». «J'ai étudié et réfléchi longuement et profondément à ce sujet, et ce, durant une décennie», a déclaré d'emblée M.Benflis lors de la rencontre avec ses comités du «triomphe» ou de soutien. «Si la victoire sera de notre côté, toutes nos décisions et projets engageant l'avenir du pays doivent être préalablement consensuelles», a-t-il estimé. L'Algérie souffre de crises «multidimensionnelles». Il s'agit notamment, selon Ali Benflis de crise institutionnelle et constitutionnelle: «l'Algérie a connu depuis l'indépendance, 4 principales Constitutions accompagnées d'autres révisions et amendements(1963, 1976, 1989 et 1996), toutes de courte durée. On n'insulte personne mais la culture d'Etat, digne de ce non, nous dicte de prendre en compte tout notre passé qu'il soit négatif ou positif», souligne-t-il. Il est donc, dit-il «impératif d'aller de l'avant pour instaurer une véritable démocratie à même de mettre un terme à la crise constitutionnelle, institutionnelle, économique, morale et sécuritaire qui secoue le pays». Le candidat malheureux à l'élection de 2009, a mis notamment l'accent sur «l'équivoque constitutionnelle». Dans ce contexte, fait-il remarquer «une loi fondamentale légitime et pérenne ne saurait être issue de la seule opposition. Et, une Constitution accommodée par le régime au détriment de l'opposition, pourra certes être imposée pour un certain temps, mais sa durée de vie sera forcément limitée. Par conséquent, Maître Ali Benflis, plaide pour un consensus global entre le pouvoir et l'opposition pour assembler toutes les sensibilités et courants politiques sans aucune exclusion, qui doivent se mettre d'accord et participer à l'élaboration de cette Constitution», a-t-il indiqué. Le document constitutionnel, qui en ressortira sera en guise d' «un acte fondamental qui réglemente le fonctionnement des institutions, dans notre pays conformément aux principes de la déclaration du 1er Novembre 1954», argumente-t-il. Après avoir obtenu ce consensus, le pouvoir et l'opposition et toutes les forces actives passeront à l'étape suivante, indique-t-il. Il sera question «de son explicitation à la population à travers tout le territoire national», ajoute-t-il. Le but c'est de mobiliser tout le peuple algérien en vue de participer au référendum constitutionnel pour adopter ce projet ayant requis l'adhésion de tous. C'est seulement de cette façon que l'Algérie sera dotée «d'une Constitution pérenne et aura un avenir certain», ssouligne-t-il. Le consensus est aussi valable pour «l'orientation économique du pays, la gestion et la distribution de ses ressources financières, la réforme des systèmes éducatif, de santé, ainsi que du système judiciaire». C'est à partir de cet acte fondamental que les élections deviendront transparentes, libres et crédibles. L'Algérie sera également «renforcée par une opposition forte avec des vrais, authentiques et crédibles partis politiques et une société civile autonome et représentative», a-t-il conclu. Par ailleurs, selon le porte-parole des comités de soutien de M. Benflis, l'opération de collecte des signatures a atteint un taux très appréciable de l'ordre de plus de 70%.