Seule la rue absorbe la colère des gens qui ont subi l'injustice. Les dysfonctionnements que connaissent les divers secteurs et les rudes conditions de vie dont principalement les problèmes sociaux, ont poussé les citoyens à sortir dans la rue pour exprimer leur colère. Un contexte social fragile, risque de mettre le feu aux poudres. Le quartier de Aïn El Malha à Gué de Constantine (Aïn Naâdja), à Alger, a connu hier et avant-hier de graves affrontements entre des bandes rivales et des habitants des bidonvilles. Les délinquants étaient armés de couteaux, sabres et barres de fer. Cet affrontement a engendré au moins une dizaine de blessés selon des témoins du quartier région. «Les résidences de 812 Logements Aadl de Aïn Malha et les habitants des bidonvilles de Menkouche-Mustapaha ont enflammé, hier et avant-hier soir le quartier par des affrontements», précise la même source qui ajoute que les affrontements se sont poursuivis jusque tard dans la nuit et ont recommencé le lendemain. La situation ne cesse de dégénérer. Les services de la Gendarmerie nationale ont interpellé les bandes rivales afin de mettre un terme à cette situation. En l'absence d'une réelle politique de distribution des logements et le non-respect des critères d'éligibilité relatifs au droit du logement, des émeutes ont été déclenchées également à l'est du pays. La wilaya de Khenchela a connu de violentes émeutes et les routes ont été bloquées à la circulation. Cette wilaya a connu plusieurs émeutes dernièrement dont toutes relèvent de jeunes et sont liées directement au logement et aux conditions de vie. Les citoyens furieux procèdent généralement à la fermeture des routes nationales reliant les wilayas. Cet acte exprime un certain malaise. Rappelons que la commune de Baraki a connu, elle aussi, de violentes affrontements récemment entre des jeunes de deux bidonvilles de la ville qui ont cerné les routes menant vers le chef-lieu de la commune à l'aide de barricades, tout en brûlant des pneus et semant la terreur. Aussi, et dans le même contexte, les habitants de Birga 2, un autre bidonville de Baraki, ont fermé à la circulation la route menant à Larbâa. Même mode opératoire, les manifestants ont brûlé des pneus et utilisé des troncs d'arbres pour obstruer la route, chose qui a perturbé la circulation automobile. Les habitants ont réclamé leur relogement dans l'immédiat. Ils ont dénoncé le fait que la vague de relogement qui a été lancée par la wilaya d'Alger n'a pas réglé leurs problèmes de logement. En outre, la plupart des actes de violence et de colère commis par les jeunes dans la rue sont pour réveiller la conscience de l'Etat. Aussi, plusieurs habitants des communes du littoral de la wilaya de Béjaïa et de Jijel sont sortis dans la rue pour dénoncer l'injustice dont ils souffrent, notamment le retard accusé dans les opérations de raccordement de leurs communes au réseau du gaz naturel. La non-adoption du principe de discrimination dans l'exercice du droit au logement, au travail et à une vie décente est la principale cause de ces émeutes.