L'affaire de l'emblème national, une provocation parmi tant d'autres... En espérant court-circuiter l'Algérie dans les pourparlers de paix inter-maliens, Mohammed VI veut parachever la mise en oeuvre du processus de sa déstabilisation. Mohammed VI s'intronise champion de la paix en Afrique, alors que le Maroc demeure le dernier bastion des pays colonisateurs du continent. Comment peut-il décemment revendiquer ce statut alors qu'il dénie au peuple sahraoui le droit à l'autodétermination que lui assurent les différentes résolutions votées par le Conseil de sécurité de l'ONU? Comment peut-il se défaire de son caractère annexionniste? Le burnous d'apparat, dont il s'est drapé cache mal son esprit guerrier. Se sentant probablement à l'étroit dans son royaume, il part à la conquête du continent noir et rêve de se faire introniser «roi d'Afrique». Un rang auquel avait aspiré avant lui Mouaâmar el Gueddafi l'ex-dirigeant de la Jamahiriya libyenne, aujourd'hui disparu. Une initiative qui aurait prêté à rire, si elle ne cachait un objectif beaucoup plus sournois. La tournée africaine du roi du Maroc a pour but prioritaire de court-circuiter l'Algérie dans les pourparlers de paix inter-maliens et parachever ainsi la mise en oeuvre du processus de sa déstabilisation. «Le Maroc entend disputer à l'Algérie, son rival historique, son rôle de médiateur traditionnel entre le pouvoir de Bamako et les rebelles touareg. C'est à Alger qu'ont été conclus divers accords de paix avec de précédentes rébellions dans les années 1990 et 2000.», écrit la presse marocaine. Un pré carré algérien qui a en partage avec les pays du Sahel, des frontières communes. Une région infestée par des trafics en tout genre. Particulièrement, celui de la drogue en provenance du Maroc qui sert à financer le terrorisme. «Le fléau des stupéfiants qui cible les peuples de la région maghrébine et du Sahel africain, s'avère plus dangereux que par le passé...à cause de l' alliance des barons du trafic de drogue produite dans le Royaume du Maroc, avec les groupes terroristes», a fait remarquer le spécialiste des affaires de sécurité, Omar Benjana, à l'occasion d'une conférence qu'il avait animée à Boumerdès (une quarantaine de km à l'est d'Alger), en juillet 2013. Que vient y faire aujourd'hui le souverain marocain qui a inoculé à cette partie de l'Afrique une narco-bombe, de la dimension d'une arme de destruction massive? Cette «offensive», ne serait-elle pas doublée d'un plan plus diabolique: cette guerre que cherche le Maroc? Difficile d'écarter une telle-option tant les campagnes hostiles, accusations mensongères, pressions, attaques verbales...orchestrées par le pouvoir marocain sont allées crescendo, depuis la maladie du Président Abdelaziz Bouteflika. Le Makhzen avait sonné la charge, après que le jeune Islam Khoualed âgé d'à peine 15 ans, qui était en stage avec l'Equipe nationale de voile, ait été injustement condamné par le tribunal des mineurs d'Agadir, à une peine d'un an de prison ferme, puis incarcéré dans le centre de détention pour mineurs de la même ville après une simple altercation avec un jeune Marocain. Parmi les provocations les plus violentes, il y eut l'affaire de l'emblème national profané par un membre des Jeunesses royalistes, le jour où le peuple algérien célébrait le 59e anniversaire du déclenchement de sa Révolution. Le clash, tant espéré par le Makhzen, n'a pas eu lieu. Le pouvoir marocain a décidé de passer à un autre mode opératoire: la diabolisation. L'Algérie a été accusée d'avoir expulsé des réfugiés syriens, vers le territoire marocain. «Depuis dimanche dernier (26 janvier 2014, Ndlr), nous recevons au quotidien des groupes de réfugiés syriens refoulés par les autorités algériennes», a déclaré au site afrik.com. Mbarka Bouaida, la ministre marocaine déléguée des Affaires étrangères. Ce qui lui a valu une sévère volée de bois vert, de la part du porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères. «Cette interview est une bouillie de contrevérités pétrie de mauvaise foi. Les prétendues opérations d'expulsion de ressortissants syriens par les autorités algériennes, vers le territoire marocain participent d'une grossière mise en scène qui ne trompe personne», lui a rétorqué, Amar Belani. Puis vint l'affaire de l'expulsion, montée de toutes pièces, d'une délégation marocaine venue assister à un séminaire sur le terrorisme à Alger, organisé par le Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (Caert). Après cet autre épisode, Rabat a décidé d'en rajouter une couche. «Des éléments de l'Armée nationale populaire algérienne ont procédé, lundi dernier(17 février, Ndlr) vers 13h45, à des tirs en direction du poste de surveillance marocain Aït Jormane longeant le tracé frontalier entre le Maroc et l'Algérie», signalait un communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères. Une nouvelle accusation qui montre qu'une étape a été franchie dans ces provocations. Sorti par la petite porte de l'OUA (Organisation de l'unité africaine), le 12 novembre 1984, rebaptisée depuis 2002 Union africaine, voilà que le royaume tente de revenir sur le devant de la scène africaine et internationale. Pour tenter de gommer les traces indélébiles qu'il porte à travers la répression et des violences exercées contre les populations du Sahara occidental occupé. Black-listé par les Américains en ce qui concerne le trafic de cannabis et de cocaïne, épinglé par l'Office des Nations unies pour la drogue et le crime, il espère faire oublier les récents rapports qui l'ont mis au pilori, autant sur la question des droits de l'homme, que sur celui du trafic de drogue. Quitte à mettre à sang et à feu toute une région. Mohammed VI a déclenché les hostilités. Son plan de conquête de l'Afrique doit passer par la déstabilisation de l'Algérie...Un jeu qui risque de lui brûler les doigts.