L'agenda de la journée d'hier a fait le plein à Béjaïa en matière de protestation. Alors que le siège de l'APC de Boudjellil (daïra de Tazmalt), était fermé le même jour par des citoyens, à Seddouk, le siège de la daïra était paralysé hier par des citoyens du village Tachouaft de la commune de Bouhamza. Ces derniers réclamaient la mise à niveau des 111 logements groupés et semi-finis construits en 2003 dans le cadre des aides de l'Etat octroyées aux familles sinistrées du séisme de novembre 2001. Le siège de la wilaya a été, quant à lui, bloqué par les corps communs. Des dizaines de personnes issues du quartier «sinistré» Thighilt dans la commune de Boudjellil ont rejeté tout dialogue avec les autorités locales, notamment le maire. Ils étaient particulièrement remontés lorsqu'un élu et de surcroît vice-président de l'APC leur a «dénié le droit» de reclamer leur relogement dans le cadre du programme de l'habitat précaire (RHP), de bénéficier des aides de l'Etat sous prétexte qu'ils «ne sont pas originaires de la commune». Les habitants de Tighilt voulaient «alerter les autorités sur les risques d'effondrement de plusieurs maisons et exiger, à l'occasion, leur relogement avec l'éradication des vieilles maisons classées à risque par la Protection civile récemment», a expliqué un des animateurs du mouvement de protestation. Les manifestants ont exigé de rencontrer le wali pour lui demander d' «appliquer le rapport de l'inspection de la wilaya» réalisé il y a quelques mois sur la gestion de certains dossiers de l'APC. Il s'agit notamment de «l'annulation de toutes les décisions antérieures prises par les différentes commissions municipales, ainsi que les délibérations entachées, selon eux, par des irrégularités, dont le dossier des 172 aides octroyées dans le cadre du Fonal et quelques projets réalisés sans soumissions et sans inscription». Dans la commune d'Ighram, les travailleurs ont paralysé les services de l'APC, hier. Ils revendiquaient le versement, immédiat, des rappels de 10% générés par les augmentations salariales de 2012 et les rappels de 65% des agents de la voirie et du nettoiement. Pour sa part, le Syndicat national des corps communs et ouvriers professionnels de l'Education nationale (Sncopen) a observé hier une journée de protestation pour exiger «des augmentations salariales et de la prime de rendement à 40%, la révision du régime indemnitaire et le statut particulier, la réhabilitation des corps communs et ouvriers professionnels par la révision des classifications des catégories, l'intégration des corps communs dans le statut particulier de l'éducation, l'annulation de l'article 87 bis, l'intégration des contractuels». Selon M. Houassine, secrétaire général du Sncopen de la wilaya de Béjaïa «le mot d'ordre est suivi à 80%». «On refuse les conclusions de la tripartite, car l'Ugta réclame uniquement l'abrogation de l'article 87 bis, alors que nous demandons, pour notre part, plusieurs revendications dont celle liée à la participation du dialogue social avec le gouvernement», poursuit notre interlocuteur.