Un homme sensible Acculé, pressé de questions parfois gênantes, Grine n'a pas pour autant divorcé avec le sourire. L'homme des médias, le journaliste et l'auteur de plusieurs ouvrages, Hamid Grine, était l'hôte de l'Université de Constantine hier où il a animé une conférence débat devant une assistance composée d'hommes et femmes de lettres et d'étudiants. Venus en force pour l'écouter, les participants étaient très attentionnés à chaque mot prononcé par cet homme charismatique, au langage franc et direct. Ce grand intellectuel usait d'un lexique, riche, varié et très simple, ce qui a suscité l'admiration de ces fans. Connu pour son long trajet dans le monde de la presse, mais aussi d'écrivain, Hamid Grine a su imposer une discipline linguistique dans son intervention, sans divorcer avec le sourire. Cette journée d'étude littéraire critique d'auteur et/où auteur critique qui a eu pour invité principal Hamid Grine ne pouvait écarter l'ardeur du caractère d'un talentueux écrivain qui a ébloui l'assistance, notamment lorsqu'il relate sans complexe son parcours de journaliste et d'écrivain avec les maux et merveilles vécus le long de sa carrière sans faute! Hamid Grine parlera également de son aventure au Maroc marquée de surprises, de son amour à sa patrie, son combat, de sa philosophie, ses enseignements, ses aspirations, ses déceptions et son espoir. Hamid Grine peut-être qualifié de livre ouvert! Comment ne pas le dire quand on sait le taux d'expérience qu'il a eu à vivre qui ont fait de lui un homme qui avance vers un changement à chaque pas de sa vie sans qu'il ne se rende compte a-t-il aimé dire. «J'ai changé sans le savoir!» Un changement positif, car le journaliste /écrivain a su garder le meilleur de ses enseignements avec une maîtrise de soi exemplaire. Hamid Grine réussira le long de sa vie à évincer le mauvais, ce qui a fait de lui un homme sensible, car il n'aime pas les histoires tragiques, un trait de son caractère dont il prend conscience par son fils, quand il le lui fait remarquer. Un aveu qui intervient par rapport à son dernier ouvrage qui sera édité au courant de cette année, et dont il ne cesse de corriger à l'égard d'une histoire justement tragique. L'hôte de l'Université de Constantine a fait ses débuts dans le journalisme sportif. Il a exercé son métier aussi bien en Algérie, qu'à l'étranger comme en témoigne son CV. Ce fut l'un des meilleurs reporters, mais trop talentueux, Hamid Grine touche avec sa belle plume d'autres rubriques, l'économie, la société et la culture. Cette grande figure des médias a également été concepteur rédacteur à l'étranger dans deux grandes agences de communication publicitaire. Son parcours littéraire est sans limite. Il est auteur de sept livres sportifs, mais aussi des oeuvres et pas des moindres philosophiques, notamment Comme des ombres furtifs, Chronique d'une élection pas comme les autres, en 2004, une année après, un autre ouvrage du même genre Cueille le jour avant la nuit, ou encore le magnifique livre La nuit du henné. Son dernier ouvrage remonte à 2012 intitulé Sur les allées de ma mémoire, une année avant ce fut «Camus dans le narguilé», C'est surtout ce livre qui a été débattu hier dans une ambiance intelligente, Hamid Grine a même été interpelé par une étudiante sur le 4e mandat du président. Voici ce qu'il a répondu: «Le président a le droit de se présenter, c'est un droit constitutionnel. Je lui souhaite un bon rétablissement, je ne suis pas de ceux qui sont sans coeur et tout le reste n'est que littérature.» Une réponse qui aura ému toute l'assistance et ne pouvait venir que d'un homme qui s'appelle Hamid Grine.