Chroniqueur et écrivain contemporain, Hamid Grine ou la genèse du parcours de l'homme à la Plume d'Or. Cet auteur dont les ouvrages inspirent le 7e art, a été, jeudi, l'hôte du Centre culturel français de Annaba, où il a animé une rencontre littéraire suivie d'une vente-dédicace de sa dernière oeuvre intitulée Le Café de Gide, éditée par la maison Alpha. Une ambiance conviviale a donné l'élan à une expression sans censure à ce journaliste de la presse écrite et homme de lettres. Retraçant avec beaucoup de modestie son parcours professionnel, le chroniquer a fait la joie de ses fans, venus nombreux le voir, avec engouement. La rencontre a été marquée par la spontanéité de cet homme qui a donné l'image d'un livre ouvert devant ses propres lecteurs. Racontant ses débuts sur les ondes de la radio en 1980, jusqu'à ce jour, en tant qu'écrivain dont la renommée a dépassé les frontières, en passant par son exil au Maroc, Hamid Grine, a fait le flash-back d'une vie, dont les refrains sont inspirés de grands sportifs, écrivains universels et philosophes grecs. Il a surtout exprimé sa philosophie stoïcienne, qui a été à l'origine de l'éclectisme pour cette carrière. Un bien qui, tout compte fait, a permis la naissance de plusieurs ouvrages, valant à Hamid Grine, l'attribution de la Plume d'Or. Il a évoqué le choix du journalisme sportif dans lequel il voyait le seul domaine d'expression libre face au verrouillage de l'époque. Un domaine tout aussi limité, que les ondes sur lesquelles émettait la radio. Il a dû convoiter d'autres horizons pour traiter les choses dans le fond. S'orientant ainsi vers le vaste univers de l'édition. Autant d'ouvrages ont, depuis, été rédigés par la plume d'or de cet écrivain, dont le best-seller sur Lakhdar Belloumi, vendu à plus de 20.000 exemplaires. Revenant sur son exil, l'auteur mettra en relief la décennie noire qui l'avait contraint à élire domicile au Maroc, où il avait vécu une expérience aussi exaltante qu'éprouvante. «J'ai été marqué par la solidarité de ce peuple, mais en parallèle, je n'ai pas été lâché par la DST...», a révélé Hamid Grine. Sa présence sur cette terre d'exil, avec pour seule compagne la solitude, qui lui avait permis de découvrir de grands philosophes et écrivains universels ont eu un effet influant sur la carrière de ce passionné de la lecture et de l'écriture. Plusieurs livres de Hamid Grine ont vu le jour sous le ciel de l'exil, comme La Nuit du henné et La Dernière prière, qui ont été d'ailleurs adaptés au cinéma. S'exprimant sur la genèse de son dernier livre, l'auteur résume l'oeuvre en deux mots «quête d'identité». C'est l'histoire d'un homme de 50 ans, qui découvre à la mort de son père, qu'il était le fils d'Albert Camus. Il se lance alors à la recherche de son père et de son identité. La curiosité journalistique nous a conduit dans les coulisses des pensées de l'auteur, qui apostrophé sur la naissance d'un livre, dira: «On n'écrit pas un livre comme on écrit un article de presse. Un livre ça ne se commande pas. Quand le besoin se fait sentir, je m'y mets.» Ce noctambule, dont les ouvrages au parfum d'exil, donne libre cours à sa plume pour tisser des lignes dans le silence de la nuit, Hamid Grine, chérit ses livres sans préférence aucune. «Je n'en garderai aucun, sinon tous, ces livres ce sont tous mes enfants, je n'ai pas de préférence pour l'un ou l'autre», explique-t-il. L'auteur dit apprécier «la critique de celui qui me lit, mieux que celui qui trouve que l'un de mes livres est bien, sans qu'il l'ait lu», C'est dire que l'auteur, outre sa simplicité, c'est son franc-parler, qui le caractérise.