Une délégation du Parlement local de Crimée s'est rendue à Moscou et a été reçue par des députés et des sénateurs russes hier matin. Le Parlement russe a assuré hier qu'il soutiendrait le «choix historique» de la Crimée au référendum qui proposera aux électeurs un rattachement de la péninsule ukrainienne à la Russie. Une délégation du Parlement local de Crimée s'est rendue à Moscou et a été reçue par des députés et des sénateurs russes hier matin. «Nous respecterons le choix historique de la population de Crimée», a déclaré lors de cette rencontre Sergueï Narychkine, le président de la Douma (chambre basse du Parlement russe), laissant entendre que les parlementaires russes voteraient en faveur du rattachement de la Crimée à la Russie. «Nous soutiendrons le choix libre et démocratique de la population de Crimée», a-t-il ajouté, dans des propos retransmis par la télévision russe. La présidente du Conseil de la Fédération (chambre haute) Valentina Matvienko, troisième personnage de l'Etat, a été encore plus explicite. «Si le peuple de Crimée exprime une telle volonté et prend une telle décision, sur le rattachement à la Russie, nous, la chambre haute, soutiendrons cette décision», a-t-elle dit, évoquant elle aussi un «choix historique». Dominé par des pro-russes, le Parlement local de Crimée a demandé jeudi à Vladimir Poutine le rattachement à la Russie de la péninsule ukrainienne - port d'attache de la flotte russe de la mer Noire - et annoncé l'organisation d'un référendum le 16 mars pour le valider. Les électeurs auront le choix entre un rattachement à la Russie ou une autonomie nettement renforcée. Le président ukrainien par intérim, Olexandre Tourtchinov, a dénoncé «un crime contre l'Ukraine commis par les militaires russes» et annoncé le lancement d'une procédure de dissolution du Parlement de la péninsule. Européens et Américains ont aussi condamné cette décision et annoncé de nouvelles sanctions diplomatiques et économiques contre Moscou. Le président du Parlement de Crimée, Vladimir Konstantinov, a souligné hier que les parlementaires avaient pris leur décision sur le référendum «de façon indépendante». Vladimir Poutine a pour sa part examiné jeudi la demande de la Crimée au cours d'une réunion du Conseil de sécurité russe, selon le Kremlin. Le député russe Sergueï Mironov, président du parti Russie juste, a indiqué avoir déjà déposé une proposition de loi à la Douma visant à faciliter le rattachement à la Russie d'un territoire d'un pays étranger. La Crimée avait été «donnée» en 1954 à l'Ukraine soviétique par Nikita Khrouchtchev, lui-même originaire d'Ukraine. Pour prévenir les tentations séparatistes, l'Ukraine, indépendante après la dislocation de l'URSS, lui avait accordé en 1992 le statut de république autonome.