«On veut consacrer l'Etat de dialogue» Le Premier ministre a répondu de nouveau à ceux qui dénoncent ses visites dans les wilayas, les qualifiant de campagne électorale en faveur du 4e mandat de Bouteflika. A partir de Tipasa où il était en visite de travail et d'inspection, jeudi 1er mars, M. Sellal n'a pas usé de beaucoup d'arguments pour espérer convaincre. «Nous ne sommes pas en campagne électorale. Le président Bouteflika n'en a pas besoin. Tous les Algériens le connaissent et savent que c'est lui le garant de la stabilité», a-t-il déclaré lors de son intervention devant les représentants de la société civile de la wilaya. L'orateur ajoute qu'il y a d'autres parties qui estiment qu'il est en campagne pour lui-même, faisant allusion peut-être au poste de vice-président qui constitue actuellement l'enjeu de l'élection présidentielle du 17 avril prochain. «Je ne veux rien», a-t-il tout bonnement précisé. Et de répondre aussi à ceux qui regrettent, que dans le cadre de cette campagne, le Premier ministre distribue l'argent public. Précisant que cet argent distribué au titre du programme complémentaire est inscrit dans le budget de l'Etat, il lance: «On n'est pas Papa Noël» pour distribuer de l'argent à tout-va. «On veut consacrer l'Etat de dialogue», a-t-il dit, ajoutant que ses visites entrent dans le cadre d'un travail de proximité adopté par son gouvernement. Le Premier ministre a profité de cette occasion pour mettre en garde les opposants qui appellent à des manifestations contre le 4e mandat de Bouteflika dont l'option semble imposée désormais comme une fatalité au peuple algérien. «Je demande aux partisans de la fitna et les aventuristes qui veulent porter atteinte à la stabilité, de cesser leurs actions. La démocratie ne doit pas engendrer la fitna et l'histoire ne se refait pas une deuxième fois (allusion à la décennie noire) car si elle se refait, ça sera une mascarade et nous ne sommes pas les partisans de mascarade», a-t-il menacé. Sellal hausse le ton pour stigmatiser ensuite ceux qui dénoncent le régionalisme érigé par le pouvoir en politique d'Etat. Selon lui, il n'y a pas de problème entre le Sud et le Nord ou l'Est et l'Ouest. M. Sellal ne s'arrête pas à ce niveau de menace à l'égard des opposants. Réitérant son soutien à Bouteflika, il est allé jusqu'à parler de sacrifice suprême. »On va mourir debout. En tout cas, moi je vais mourir debout, soyez sûr. Je vous jure qu'on ne reculera pas. Il faut que nous nous mobilisions tous pour préserver la stabilité du pays. On est condamné à la réussite. L'élection présidentielle ne doit pas attiser le feu de la fitna. Ces gens doivent comprendre que l'interêt du pays avant tout», a-t-il lancé. Abdelmalek Sellal vise-t-il les opposants au 4e mandat ou le candidat Ali Benflis qui, dénonçant le début de la fraude électorale, a menacé de ne pas se taire en cas de détournement de vote? En tout cas et à toutes les parties, M. Sellal lance cet appel: «A bas la fitna, à bas la division, à bas les larmes, à bas le désespoir.» Ce discours fait vraiment peur et annonce des lendemains inquiétants. Cela avant de rappeler que toutes les instructions sont données aux responsables concernés par l'organisation de l'élection de respecter la loi afin d'organiser une élection transparente. «Le scrutin sera transparent», a-t-il assuré, appelant les électeurs à se rendre massivement aux urnes le 17 avril. «Le peuple connaît ceux qui le servent. C'est un grand peuple», a-t-il dit insistant sur la necéssité de préserver la paix et la stabilité du pays. «Sans paix et sans stabilité, dans un environnement géostratégique dégradé, il est difficile de poursuivre notre parcours si on ne préserve pas cette stabilité», a-t-il encore dit, ajoutant que «le peuple a compris cela».