«Le prochain mandat sera un mandat de transition d'une génération à une autre» D'après Belkhadem, le scrutin du 17 avril est un rendez-vous crucial dans un contexte politique et sécuritaire particulier. Le 17 avril prochain est une date fatidique pour les Algériens. C'est ce qu'a déclaré hier, le ministre d'Etat et conseiller spécial du président de la République, M.Abdelaziz Belkhadem, sur les ondes de la Radio nationale, Chaîne III. «Le prochain mandat sera un mandat de transition d'une génération à une autre», a promis M.Belkhadem. D'après l'invité de la Chaîne III, nombreuses sont les tâches qui attendent le prochain président de la République. «Le prochain président est obligé de préserver l'Algérie de ce que les autres appellent le printemps arabe. Surtout que la ceinture de sécurité aux frontières est actuellement un peu tourmentée», a souligné M.Belkhadem. Le prochain président devra donc agir pour préserver en premier lieu la sécurité du pays. Il doit également enraciner la démocratie. Chose qui ne se fait pas du jour au lendemain selon Belkhadem, en disant que celle-ci se «fait au fil du temps avec l'apprentissage». Après avoir affirmé que la démocratie existe en Algérie, il a reconnu tout de même qu' «elle doit être renforcée et améliorée». Evoquant le volet de la corruption, M. Belkhadem a indiqué que la lutte contre la corruption fait également partie des priorités du prochain président de la République. Il a profité de cette occasion pour rappeler que «des décisions politiques ont été prises dans le temps de Bouteflika quand il y a eu malversation, vol ou détournement d'argent». Il a cité, à titre d'exemple, la mise à l'écart des responsables, mais aussi le transfert des dossiers vers la justice tels que le dossier de l'affaire Khalifa et celui du scandale Sonatrach. «Chose qui prouve qu'il n'y a pas eu de tentative de cacher la poussière sous le tapis», a-t-il ajouté. Dans ce contexte, le membre de la direction de campagne de Bouteflika affirme sur les ondes de la Chaîne III «la poursuite de tous les auteurs impliqués dans les affaires de corruption ainsi que la récupération de l'argent détourné». Abordant la révision de la Constitution, M.Belkhadem a indiqué que celle-ci est «un passage obligatoire quel que soit le président qui sortira des urnes le 17 avril prochain», tout en poursuivant que «la révision en profondeur de la Constitution est nécessaire». Interrogé sur la création du poste de vice-président, M.Belkhadem a répondu qu'il n'a pas d'information sur le contenu de la révision constitutionnelle. Mais il ne s'est pas empêché d'exprimer son souhait que celle-ci permettra de conforter la séparation des pouvoirs, équilibrer entre le pouvoir exécutif et législatif, mais surtout donner plus de prérogatives à l'assemblée qui devra être le reflet du gouvernement. «Le gouvernement doit sortir de la majorité parlementaire», a-t-il souligné. Interrogé sur la création ou non du poste de vice-président, M.Belkhadem n'est pas sûr qu'il y aura création de ce poste. Mais dans le cas où il y aura cette proposition, l'hôte de la Chaîne III a fait savoir qu' «il y a deux manières de le faire». La première sera appliquée à la façon américaine. Ce qui signifié que le vice-président est désigné de la même façon que le président de la République, à savoir par la légitimité populaire. Dans ce cas, explique Belkhadem, les prérogatives de vice-président doivent être constitutionalisées. Dans le cas où le vice-président est désigné par le président de la République, les prérogatives de ce dernier seront celles décidées par le président de la République. Il est revenu également sur la santé du président et ses capacités de gouverner. «D'après mes constatations et les entretiens que j'ai eues avec Bouteflika, il a toutes les capacités pour gouverner», a-t-il fait savoir. Ceci dit, il a souligné que le président «a besoin encore de rééducation fonctionnelle pour lui permettre une meilleure mobilité». Concernant la dernière sortie médiatique de l'ex-président, Liamine Zeroual, M.Belkhadem a indiqué que ce dernier a donné son point de vue sur différents aspects, notamment sur la révision de la Constitution de 2008. «On respecte son avis qui est toujours important, mais son point de vue ne peut être partagé avec les citoyens algériens», a-t-il indiqué. Pour ce qui est de la liberté de manifester à Alger, Belkhadem a indiqué qu'«aujourd'hui, je suis avec les personnes qui disent qu'il faut donner la possibilité aux personnes qui développent les points de vue différents du pouvoir, de disposer d'une autorisation pour exprimer leur point de vue dans une salle fermée pour éviter les risques de débordement». Pour l'opposition qui trouve que les mécanismes mis en place pour surveiller le scrutin du 17 avril prochain ne sont pas suffisants, Belkhadem a indiqué que «la meilleure façon d'assurer la transparence, est celle d'avoir un représentant de chaque candidat dans chaque bureau de vote». Pour conclure, il a exhorté les citoyens algériens à voter, car pour lui, «c'est en votant que les citoyens expriment leur volonté. Autrement comment mesurer politiquement ceux qui boycottent?», s'est-il interrogé.