La Coupe du monde se mérite, elle n'est pas offerte Les médias israéliens et occidentaux sont entrés ces derniers jours en effervescence, voyant déjà Israël remplacer la Russie et même bénéficier du «forfait» de l'Algérie. Sur la foi d'une lettre de deux sénateurs républicains américains - Mark Kirk et Dan Coates - adressée à Joseph Blatter - dirigeant de l'organisation mondiale du football (FIFA) - dans laquelle ils demandaient l'expulsion de la Russie de la Coupe du monde 2014, beaucoup de montagnes ont été bâties. Notamment le fait qu'une telle éventualité ouvrirait la voie à Israël de participer au plus grand rendez-vous mondial de la balle ronde. Ce qui n'était qu'un «voeu» émis par deux personnes, a eu - comme si cela était un fait établi - un large écho auprès des médias, y compris algériens, du fait que l'Algérie figure dans le même groupe que la Russie. Cela reste, toutefois, du domaine de l'affabulation et n'a aucune assise sportive (c'est cela qui est important), si ce n'est les fantasmes de certaines parties très intéressées par cette éventualité de voir Israël qualifiée à la place de la Russie et, cerise sur le gâteau, le «vraisemblable» «forfait» de l'Algérie qui refusera, bien sûr, de rencontrer l'entité sioniste. En effet des médias israéliens et occidentaux, voient déjà Israël au second tour du fait, notamment du retrait de l'Algérie, alors que ce n'est là que de la pure spéculation. En fait, cette «agit-prop» n'est point nouvelle dès lors que la politique prend de plus en plus le pas sur le sport et singulièrement le football qui, néanmoins, obéit à des règles précises. En effet, on voit mal la FIFA déroger à ses sacro-saintes normes de conduite des choses du football. Les spéculations autour d'une hypothétique expulsion de la Russie du Mondial brésilien sont donc dérisoires puisqu'is ne s'appuient sur aucun fait concret et la crise ukrainienne ne saurait être une condition suffisante pour bouleverser les critères qui président à la gestion du football international. La référence faite à l'élimination de l'ex-Yougoslavie du championnat européen et de la Coupe du monde de 1994, pour justifier a posteriori l'exclusion de la Russie, n'a rien d'analogue avec la situation prévalant aujourd'hui en Ukraine. L'ex-Yougoslavie a été un cas extrême et inédit qui ne peut se reproduire pour le Mondial brésilien. En fait, toute cette agitation autour de cette affaire créée de toutes pièces par des sénateurs américains pro-israéliens n'a rien à voir avec le sport et est surtout une nouvelle pression politique, voire intimidation, contre les instances internationales du football. Car cela permettra selon eux, d'une part, de faire admettre Israël au rendez-vous mondial du football, d'autre part, aussi et surtout (?) éliminer le seul représentant arabe au Brésil. D'une pierre, deux coups. Cela nous remet à l'esprit un autre incident qui eut lieu en 2012 à la veille des Jeux olympiques de Londres, quand les médias occidentaux (déjà) focalisaient, sur l'Algérie et sa possible «suspension» des JO. A l'époque, avant même le début des JO, on évoquait le «probable boycott» des athlètes israéliens par des compétiteurs algériens. Comme par hasard, une nouvelle fois l'Algérie se retrouve, malgré elle, au centre d'une controverse dont Israël en est l'objet. Toutefois, nous n'en sommes pas là et les chances que l'Etat hébreu participe à la Coupe du monde restent très, très minces, quasiment nulles. La FIFA a ses propres règles et dans le cas douteux d'une expulsion de la Russie du Mondial brésilien, l'instance internationale du football se conformera à ses normes et à l'éthique sportive. Ce qui veut dire qu'elle puisera, en dernière instance, l'éventuel remplaçant, parmi les quatre barragistes européens malheureux en novembre 2013, qui sont l'Ukraine, la Suède, l'Islande et la Roumanie, deuxièmes de leur groupe respectifs. Il n'existe aucune chance que la FIFA choisisse le troisième du groupe F des qualifications européennes qui est Israël - classé derrière la Russie et le Portugal -.au préjudice de l'éthique sportive et d'une équipe mieux classée qu'Israël dans les qualifications au Mondial du Brésil. Cela, en restant dans les normes sportives et l'observance des règles même de fonctionnement des coupes et championnats organisés par la Fédération internationale de football association (FIFA) Mais, en politique internationale, tous les coups sont désormais permis pour ceux qui veulent imposer leur diktat. On a déjà tenté, sans succès, de retirer à la Russie les Jeux olympiques d'hiver (ils eurent lieu à Sotchi en février dernier). Ils récidivent pour faire retirer à ce pays l'organisation de la Coupe du monde de 2018. Ce à quoi, le président de la FIFA, Joseph Blatter, a répondu en affirmant que cette question n'est pas à l'ordre du jour de son organisation.