En se rendant, le 12 novembre 2008 dernier, au Caire pour disputer le match comptant pour le dernier tour qualificatif au Mondial 2010, l'équipe nationale de football s'attendait à tout, sauf à ce que des joueurs de football soient agressés de manière aussi sauvage. Oui, l'histoire retiendra que, le jeudi 12 novembre 2009, vers 16 heures, une équipe nationale de football est attaquée à coup de pierres et des joueurs internationaux ont été blessés, pas sur un terrain de football, mais à quelques mètres de l'aéroport international du Caire. La suite est connue : l'action, beaucoup plus psychologique que sportive, visait surtout à semer la terreur au sein d'une équipe qui, sur le plan purement sportif, était sur la voie royale dans ces qualifications. L'objectif des Egyptiens était en partie atteint, puisque deux jours plus tard, et devant un stade-terreur, les capés de Hassan Chehata gagnent par deux buts à zéro contre une équipe meurtrie. Cela, c'est la partie visible d'une affaire qui, si elle était survenue sous d'autres cieux, aurait eu des conséquences totalement différentes. Quant au reste, l'histoire retiendra également un fait inédit : la Fédération internationale de football, garante du bon déroulement des rencontres placées sous sa tutelle, n'a pipé mot. Si. Elle a appelé… à prendre des mesures de sécurité nécessaires. Autrement dit, la FIFA avait demandé aux Egyptiens de faire ce qu'ils devaient faire quelques minutes auparavant. Cela ressemble beaucoup plus à une plaisanterie qu'à une décision. Qu'à cela ne tienne, le match a été maintenu, contre toute éthique. Et oui, cela se passe en Afrique, M. Blatter. On se souvient qu'il y a quelques années l'équipe suisse avait été attaquée en Turquie de manière beaucoup moins grave que ce qu'a subi l'équipe algérienne. Mais là, la main de la Fédération internationale avait été très forte : cinq rencontres à huis clos et en dehors de ses bases pour l'équipe de Turquie. Cela s'est passé en Europe ! Mais il n'y pas que cela. On se souvient que Joseph Sepp Blatter, président de la Fédération internationale de football, sortant de la réserve qu'il devait observer, avait affirmé, quelques semaines avant le match fatidique, qu'il n'imaginait pas «une Coupe du monde sans l'Egypte» (sic). Eh bien, Monsieur Blatter, la Coupe du monde 2010 se déroulera sans l'Egypte. Dans cette lâcheté internationale, pourtant dénoncée par des footballeurs célèbres, tels les Français Zinedine Zidane et Emmanuel Petit, ou par des médias occidentaux, il n'y a pas que la Fédération internationale qui a failli, même si la rencontre de demain promet quelques petits gestes. Où était, en fait, la Confédération africaine de football (CAF) du Camerounais Aïssa Hayatou ? Au Caire justement. Eh oui, on l'oublie souvent, mais le siège de cette confédération est justement dans la capitale égyptienne. Sauf que cette instance qui gère le football africain n'a même pas diffusé un communiqué. La seule raison possible est le fait que la CAF est établie au Caire. Ce qui signifie que son secrétariat général est constitué essentiellement d'Egyptiens qui ne laisseraient passer aucun rapport accablant leur pays. Sauf que, malgré tant de lâcheté, les Algériens ont gagné la bataille et arraché leur qualification au Mondial 2010. Mais sur un terrain de football, pas ailleurs. A. B.