Barack Obama, accueilli à Bruxelles par les présidents du Conseil européen, Herman Van Rompuy (à droite), et de la Commission, José Manuel Barroso Le président américain était pour moins de 24 heures à Bruxelles, placé sous haute sécurité, avant de poursuivre sa tournée européenne en Italie où il sera reçu aujourd'hui par le pape François. Barack Obama s'est réuni hier à la mi-journée avec les deux chefs de l'Union européenne pour un sommet UE/Etats-Unis qui devait confirmer la solidarité occidentale en pleine crise ukrainienne mais aussi aborder les dossiers commerciaux et d'espionnage américain. Le président américain était pour moins de 24 heures à Bruxelles, placée sous haute sécurité, avant de poursuivre sa tournée européenne en Italie, où il sera reçu aujourd'hui par le pape François. Deux jours après la suspension de la Russie du G8 et la menace de nouvelles sanctions contre Moscou, M. Obama et les présidents du Conseil européen, Herman Van Rompuy, et de la Commission, José Manuel Barroso, doivent confirmer leur détermination à ne pas laisser impuni le rattachement de la Crimée à la Russie. Lors de leur réunion extraordinaire à La Haye, les pays du G7 ont prévenu Moscou qu'ils étaient prêts en cas d'escalade à prendre des sanctions économiques, dans les secteurs de l'énergie, de la finance, des ventes d'armes et du commerce. Selon la Banque mondiale, le produit intérieur brut de la Russie pourrait chuter de 1,8% en 2014 et la fuite des capitaux atteindre jusqu'à 150 milliards de dollars si la crise en Ukraine s'aggravait. Parachevant la prise de contrôle de la Crimée par Moscou, des drapeaux russes ont été hissés sur toutes les unités militaires de la péninsule hier matin, a annoncé le chef d'Etat major des forces russes Valeri Guerassimov. M. Obama doit profiter de sa présence dans la capitale européenne pour souligner la volonté des Etats-Unis de contribuer à la sécurité de l'Europe. «Au coeur de l'Europe, à Bruxelles, le centre du projet européen», mais aussi le siège de l'Otan, il parlera «de l'importance de la sécurité de l'Europe», a indiqué mardi soir un haut responsable de la Maison Blanche. Le président américain entend souligner le «danger que les actions de la Russie font courir aux Ukrainiens, mais aussi au système international dans lequel l'Europe et les Etats-Unis ont tant investi», a ajouté ce responsable sous couvert de l'anonymat. Plus généralement, il «expliquera pourquoi l'alliance entre l'Europe et les Etats-Unis est si importante pour la sécurité de l'Europe» mais aussi pour «la démocratie et la préservation de la loi internationale dans le monde». L'Ukraine sera aussi au centre des entretiens dans l'après-midi entre Barack Obama et le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen. Mardi, le président américain a estimé que l'attitude de la Russie de Vladimir Poutine n'était pas un signe de «force» mais de «faiblesse». Au moment où Américains et Européens serrent les rangs face à la Russie, le sommet devrait être l'occasion de confirmer l'engagement des deux parties à progresser dans leurs négociations pour un vaste accord de libre échange transatlantique (TTIP). Le 4e cycle de discussions s'est conclu il y a près de deux semaines à Bruxelles sans réelle percée sur plusieurs dossiers sensibles. «Il est important que les deux parties réaffirment leur engagement d'aboutir à un accord ambitieux», a affirmé le week-end dernier le représentant américain au Commerce, Michael Froman, en souhaitant que l'UE «ne perde pas son élan». Mais la confiance entre l'UE et les Etats-Unis a été mise en mal ces derniers mois par l'affaire d'espionnage massif par les Américains. M. Obama s'est engagé au début de l'année à réformer la collecte des données téléphoniques, en rognant sur les pouvoirs de la puissante NSA. Mais ces annonces ont été accueillies avec scepticisme en Europe.